“L’Algérie n’acceptera pas l’installation sur son territoire de bases militaires quel que soit le pays auquel elles appartiennent », a déclaré, hier, M.Mohamed Bédjaoui, ministre des Affaires étrangères, soulignant cependant qu’ » aucun pays n’a formulé une demande dans ce sens, auprès des autorités algériennes « . Cette mise au point est venue suite à certains bruits consécutifs au souhait des Etats-Unis d’implanter un commandement régional spécifique pour l’Afrique, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Et si le ministre considère que cette décision est propre aux Etats-Unis, il n’a pas cependant omis de préciser que si une telle demande était formulée » la réponse serait négative car nous considérons que la présence de telles bases sur notre sol est incompatible avec notre souveraineté et notre indépendance « . Rappelons, néanmoins, que l’Algérie mène avec ce pays une » coopération tout à fait féconde en matière de lutte antiterroriste « .
Ceci dit, le ministre n’a pas raté l’occasion de clarifier la position algérienne concernant les problèmes d’édification de l’Union du Maghreb arabe (UMA), en affirmant que l’Algérie » n’est nullement responsable de son blocage « , car, estime-t-il, » on tente de faire accréditer l’idée que c’est peut-être le problème du Sahara occidental qui entrave ce processus d’édification maghrébine « . Pour preuve, le ministre déclare que » nul n’ignore que le problème sahraoui existait déjà avant la création effective de l’UMA » et que la position officielle de l’Algérie est connue de tout le monde, à savoir la légalité internationale et les résolutions du Conseil de sécurité. « Il suffit de rappeler que notre pays a ratifié le plus grand nombre de conventions signées dans le cadre de l’UMA « . » Il est facile de situer les responsabilités au sujet du blocage « , a-t-il ajouté.
Evoquant l’accord d’association Algérie-Union européenne, ratifié en septembre 2005, M. Béjaoui a indiqué qu’ » aujourd’hui, l’accord sur le plan commercial concerne plus de 2000 produits » ayant trait au démantèlement des barrières douanières. Selon lui, la partie algérienne poursuivra sa demande d’un engagement européen plus résolu pour soutenir la mise à niveau de l’économie algérienne.
Au sujet de la circulation des personnes, le ministre considère qu’il y a eu effectivement une amélioration, rappelant que l’octroi de visas relève de la souveraineté d’un Etat et des accords qui sont conclus entre les parties. Cependant, il regrette que « nos compatriotes sont soumis à des mesures discriminatoires. Notre pays réagira fermement afin de préserver la dignité de nos citoyens », en soulignant que son département continuera à travailler pour l’assouplissement des formalités relatives aux visas Schengen.
Yassine Mohellebi