L’association culturelle Taneflit de Draâ El Mizan est l’une des premières associations créées après l’ouverture de 1989. En effet, elle a été à l’origine de toutes les activités dans toute la daïra, à telle enseigne qu’au bout de quelques années elle était devenue un pôle d’attraction pour tous les jeunes de la région.
Combien d’hommages et combien de rendez-vous culturels auxquels elle avait participée ? Ils sont nombreux : on ne peut les énumérer. Même au moment des dures années du terrorisme, ses adhérents n’ont pas abdiqué. Avec les évènements du Printemps noir, elle s’est impliquée en portant assistance aux blessés. Ce qui a perturbé ses activités c’est indubitablement le séisme de mai 2003.
Occupant un siège de l’ère coloniale, une partie de l’immeuble habité par deux familles avait été touchée. Les occupants avaient été alors déplacés vers un autre lieu. Mais le siège est resté durant des mois à l’abandon en dépit des membres de l’association qui avaient campé sur leur position car les autorités avaient voulu le raser. “Le CTC est passé. Les responsables locaux ont voulu opter pour la démolition du local, mais chose que nous avons refusée car il n’y avait aucune garantie pour avoir un autre siège ailleurs. Et puis, par principe, on a voulu garder ce lieu mythique”, nous a expliqué un membre de l’association. Et d’ajouter : “Alors, depuis ce séisme, c’est la galère. L’APC a envoyé une équipe de travailleurs. La démolition d’une partie de la charpente nous a causé énormément de dégâts : nous avons donc demandé l’arrêt des travaux. Et durant plusieurs jours, le risque planait encore. Il a fallu alors recourir à nos propres moyens qui sont dérisoires. Nous avons tout de même pu poser les tôles en zinc”. Le siège est resté ainsi plus de trois ans.
Cela ne veut pas dire que notre interlocuteur, qui agit seul, est resté les bras croisés. Après plusieurs démarches il a convaincu l’actuel exécutif de l’APC à concourir en mettant à ses dispositions des ouvriers et quelques matériaux de construction. Aujourd’hui, on peut dire que le siège de l’APC est restauré à 90%, notamment à l’intérieur. En effet, il pourra dans quelques mois redevenir ce lieu de rassemblement pour les activités culturelles surtout qu’on est à la porte du Printemps amazigh dont l’association Taneflit ne rate jamais la célébration.
En outre, nous avons appris que toutes les autres activités seront lancées incessamment, pourvu que les jeunes s’y mettent. Notre interlocuteur nous a fait savoir par ailleurs qu’un projet de médiathèque est en phase de préparation, d’une part, et qu’un club d’astronomie verra lui aussi le jour, d’autre part. Le souhait de toutes les autres associations plongées dans l’hibernation pour de nombreuses raisons est de revoir ce siège ouvert car c’est le seul qui donne envie aux autres de reprendre du poil de la bête.
Amar Ouramdane
