Khalifa arrêté puis relâché sous caution

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Moumen Khalifa, l’homme le plus recherché d’Algérie, a été arrêté par la police britannique avant de le relâcher sous caution. L’information de l’arrestation de l’ancien golden boy, donnée dans la matinée d’hier par des quotidiens nationaux, a été confirmée dans la matinée par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem lui-même, dans le hall du Conseil de la nation. “Je confirme que Abdelmoumen Khalifa a été arrêté par la police britannique”, déclare le premier ministre qui ajoutera que “la Grande-Bretagne est souveraine” quant à l’extradition ou non de Moumen Khalifa.

De son côté, la scotland Yard, les services de police britanniques, a confirmé l’information, selon des agences de presse qui ont interrogé un de ses porte-parole.

« Nous pouvons confirmer que les policiers de notre unité de crime économique ont, le 27 février, arrêté un homme de 40 ans sur des soupçons de blanchiment d’argent », a affirmé le responsable anglais dont les propos ont été rapportés, hier, par l’AFP, avant d’ajouter que le concerné « a été remis en liberté sous caution et doit se présenter le 20 mars dans un poste de police de Londres » et que “l’enquête se poursuit”.

Le ministre de l’Intérieur, Yazid Zrhouni, quant à lui, a abordé le sujet sous un autre angle. Confirmant à demi-mot l’arrestation du milliardaire, Zerhouni semble être sur le terrain du donnant-donnant avec les britanniques en clamant, hier à Alger, qu’ »il ne peut y avoir une coopération sérieuse entre l’Algérie et la Grande-Bretagne dans d’autres domaines, si on ne peut pas résoudre un cas qui relève du droit commun comme l’affaire de l’extradition de Khalifa ». « Les Britanniques savent qu’ils doivent agir dans ce dossier (par) l’arrestation et l’extradition de Khalifa », ajoute le ministre.

Les services du ministère de l’Intérieur britannique n’ont pas voulu confirmer au infirmer l’information. “Le Royaume-Uni n’est pas un refuge pour criminels et nous nous tenons prêts à aider toute demande d’extradition dans le cadre prévu par la loi », a cependant laissé entendre une porte-parole du Home office lorsqu’une question liée à l’éventuelle extradition de Khalifa vers l’Algérie lui a été posée.

Justement, il est utile de rappeler qu’une convention d’extradition a été signée entre l’Algérie et la Grande-Bretagne en juillet dernier lors de la visite d’Etat effectuée par le président Abdelaziz Bouteflika à londres.

Les deux pays ont échangé le 25 février à Alger les instruments de ratification de cet accord.

Une délégation du ministère de la Justice séjournerait actuellement à Londres pour discuter avec les services britanniques concernés d’un éventuel rapatriement de moumen Khalifa en vue d’être jugé au tribunal criminel de Blida où se joue le sort de ses complices actuellement.

A signaler toutefois que les procédures d’extradition sont très longues en Grande-Bretagne, vu la multiplicité des recours judiciaires. Pour mémoire, l’extradition de Rachid Ramdane, financier des attentats du GIA de 1995 à Paris, vers la France, pourtant pays allié de londres, a traîné dix longues années. A souligner qu’en cas de l’extradition de Khalifa, une autre instruction sera effectuée. Actuellement, il risque d’être condamné par contumace du fait de son absence aux audiences.

Ali Boukhlef

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