La Dépêche de Kabylie : Madame la directrice, pouvez-vous nous parler de la nouvelle rentrée professionnelle qui a eu lieu ces jours-ci ?
Mme Guendoud : La rentrée de février 2007 vient en complémentarité de celle de septembre 2006. De grands efforts ont été fournis dans ce sens. Dans le mode résidentiel, il ya eu 2 980 nouvelles places offertes. Et nous avons recruté 3 380 enseignements, dépassant ainsi l’offre théorique prévue au départ et ce, par le moyen de la double vacation et brigades, l’ouverture de sectiosn détachées à travers les villages, etc. La nouveauté réside dans les métiers du nouveau savoir. La rentrée officielle a été donnée par Monsieur le wali, les autorités de wilaya, des opérateurs économiques, les autorités locales, etc. Il y a eu de nouvelles spécialités, telles que les sections BTS en biomédicale. Il y a eu aussi la spécialité de cartes à puce ainsi que la régulation automatique. Ces trois nouvelles spécialités permettront de donner une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de la technicité de l’électronique et de l’automatisme. La part du lion est donnée à l’ouverture de 70 sections en maçonnerie. C’est des sections dont la durée de stage est de six mois. Et chacune d’elle sera spécialisée par la suite dans la faïence, coffrage, ferraillage. Les demandeurs sont des jeunes qui exercent déjà dans des chantiers, n’ayant pas le temps de suivre de formations longues. A cet effet, ils sollicitent des attestations qualifiantes. Ils seront formés par des maçons expérimentés ce, dans le cadre du budget de la wilaya pour lequel une enveloppe de 100 millions a été octroyé afin de pouvoir les prendre en charge. Ajoutez à cela l’ouverture de section diplômante à travers les CFPA, ce qui nous amènera à atteindre le chiffre de plus de
3 000 maçons en formation. Le nombre de stagiaires en résidentiel atteindra le nombre de
12 800. Les nouveaux apprentis sont au nombre de 3 890, ce qui portera leur nombre total à 13 400 au niveau de la wilaya. Nous avons offert aussi 710 places de formation pour les femmes au foyer et ce, à travers les villages. Ce sont des formations de courte durée de 6 à 7 mois où il n’y a ni condition d’âge ni de niveau.
Si l’on compte les écoles privées, le CNEPD (formation à distance), les cours du soir, la wilaya compte 28 500 stagiaires, toutes formes confondues. Alors qu’en 2002, le nombre était de 11 300 stagiaires.
… et sur le plan des équipements et des infrastructures ?
A l’occasion de la nouvelle rentrée, nous avons reçu aussi beaucoup d’équipements, entre autres ceux de la maçonnerie, électricité bâtiment, plomberie, etc. Il y a eu un engouement considérable des jeunes pour les métiers manuels, à titre d’exemple nous comptons plus de 3 000 plombiers en formation, ce qui nous enchante et permettra de stimuler la machine économique au niveau de notre wilaya. Sur le plan des nouveaux investisseurs, quatre CFPA ont été réceptionnés en septembre dernier. Celui de Makouda a été ouvert les trois autres seront fonctionnels à partir de ce semestre, à savoir Ouacif, Aït Chafaâ et Sidi Naâmane. Le nombre total d’établissements au niveau de la wilaya est de 27 CFPA alors qu’à mon arrivée en 2002, il y avait 17 CFPA. Ajouté à cela 3 instituts spécialisés et un quatrième qui est en cours de réalisation à Draâ Ben Khedda ce dernier sera un IEP (institut de l’enseignement professionnel). Notre rôle c’est l’insertion des jeunes mais aussi de les former sur la base d’équipements de pointe. Loin de la notion de former pour former, mais c’est de préparer les jeunes à affronter avec efficacité la vie active en leur assurant des formations qualifiantes.
Comme c’est le cas ailleurs, la formation et l’enseignement professionnels constituent l’antichambre du monde de travail et qui participent à la relance économique… ?
Evidemment, un grand effort a été fait dans ce sens. A titre d’exemple, nous avons atteint les 45% dans les métiers du bâtiment alors que le taux était de 2% fin 2002. En parallèle, nous avons minimisé les formations dans les TAG (Techniques administratives de gestion). On ne veut plus refaire les erreurs du passé. La formation dans l’artisanat sera aussi relancée et ce, à travers la convention- cadre signée entre notre ministère et celui des PME-PMI. Il y a eu 57 artisans que nous avons régularisé à travers un examen et nous leur avons délivré des diplômes et ce, à l’exemple des artisans de bijouterie de Ath Yenni. Par ailleurs, nous avons revu la carte de la formation à travers la wilaya. Pour désengorger les établissements du chef-lieu, nous avons ouvert plusieurs internats dans les établissements éloignés, tels que Tigzirt d’une capacité de 120 lits, Larbaâ Nath Irathen, Mechtras, Ouadhias, Azzefoun, etc. Cette politique a vite porté ses fruits. En effet, ces établissements qui souffraient du manque de candidats ont vu vite décupler le nombre de jeunes qui les sollicitaient pour une formation. En tout, près d’une dizaine d’internats ont été ouverts au niveau de la wilaya.
Parlez-nous des projets des assises nationales que le secteur compte organiser ce mois-ci ?
En effet la réunion d’aujourd’hui concerne les assises nationales. Tizi Ouzou y prend part, nous sommes en train de préparer le travail de la wilaya que nous allons présenter à la commission régionale. Les thèmes qui sont développés, seront la gestion, l’évaluation pédagogique, l’apprentissage, les équipements pédagogiques, les passerelles (passage d’un niveau de formation à un autre), équivalence des diplômes, etc. Je fais partie de la commission de réflexion. Il y a avec nous des inspecteurs, des responsables et des enseignants dans les établissements. Nous avons réparti les travaux en ateliers et des regroupements zonales des établissements de la wilaya. Les travaux ont été lancés il y a plus de 15 jours et ces jours-ci nous ferons une synthèse et formulerons des recommandations. Les travaux seront enfin présentés au niveau du ministère le 15 mars prochain.
Quelles sont les perspectives du secteur à Tizi Ouzou ?
D’ici 2009, dans le cadre du programme quinquennal, nous aurons 4 000 nouvelles places pédagogiques et l’ouverture de plusieurs autres CFPA dans différentes localités, telles que Béni Douala, Beni Yenni, Timizart et Bouzeguène. Nous aurons d’ici cette échéance, à réaliser un siège pour la direction de wilaya.
Pour conclure, quels sont vos messages à la fois pour les travailleurs, les stagiaires et les jeunes en quête d’une formation ?
Pour les stagiaires, je leur dirai de donner beaucoup d’importance à ce qu’ils font. Leur dire que nous leur offrons une chance et un métier d’avenir à ne pas rater. Et même en étant stagiaires, de dynamiser la vie culturelle et sportive au niveau des établissements. Leur dire aussi qu’il sont l’avenir de l’Algérie et que les portes sont maintenant ouvertes pour la formation continue à vie. Pour les travailleurs, je leur dirais que tous leurs droits sont préservés. Vous savez, je suis une ancienne syndicaliste. Ce n’est pas moi qui ira à l’encontre des travailleurs, bien au contraire. Dans toutes mes réunions, je réitère ma disponibilité à un dialogue et la concertation permanente avec le partenaire social. Je suis pour le respect mutuel et à la sérénité entre tous les travailleurs, quel que soit leur grade et ce, à commencer par moi-même. Je remercie tous les cadres qui ont œuvré pour la réussite de cette rentrée. Pour les jeunes, je leur dirai de se rapprocher des bureaux d’accueil de nos structures, qui sont là pour les aider et les orienter.
Entretien réalisé par Mourad Hammami
