Le projet des 100 logements rencontre des oppositions

Partager

Ainsi, dès qu’ils ont appris que leurs propriétés ont été visitées par une commission de choix de terrain, les propriétaires des lieux convoités, se sont manifestés pour signifier leur refus de céder leurs biens.

Comme première mesure, prise en assemblée du village, il a été décidé de clôturer tous les champs appartenant aux villageois qui vivent l’amère expérience des expropriations, depuis les années soixante.

Lorsqu’on sait que la plupart des infrastructures étatiques ont été implantées sur leur territoire, on comprend aisément leur révolte. «Des centaines d’hectares ont été accaparés par l’Etat, sans indemnisation ni compensation», nous dit-on.

Un villageois nous fait un listing des terres dont ils ont été dépossédés. Il cite à titre d’exemple, la cité Sidi Ali Ouyahia, le lycée de jeunes filles, l’hôtel du Djurdjura, le CEM et tant d’autres. Comme de coutume, à Michelet «les APC se succèdent, prennent et ignorent les dossiers d’indemnisations» ajoute-il. Les expropriés qui se manifestent, avec insistance, apprennent alors, que l’Etat «paie au prix des domaines, des miettes». Un autre villageois relève ce paradoxe : «Lorsqu’un bénéficiaire de logement le met en vente, il en tire, au marché parallèle, deux ou trois fois plus que la valeur totale du terrain de toute la cité. Des centaines de transactions ont été, ainsi faites, sur notre dos».

Bien qu’ils soient conscients que certains projets doivent être implantés vu leur «utilité publique», ils refusent de continuer à «se faire saigner», à chaque fois que la commune bénéficie d’un projet.

Plus personne n’est disposé à accepter d’être rémunéré «au dinar symbolique».

«Si l’Etat veut des terrains qu’il s’aligne sur le prix de vente réel» a indiqué un propriétaire. Les terrains et autres biens hérités de la colonisation par Aïn El Hammam, ont été dilapidés, au fil des mandats successifs.

Aujourd’hui, comme par magie, il ne reste plus rien, comme l’a affirmé, il y a peu, un responsable. Ce n’est tout de même, pas une raison pour que la commune plonge dans l’inertie. Il est du devoir de nos élus, à tous les niveaux (APC, APW, APN), d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation dramatique que vit leur commune, pour qu’à chaque projet dont on fait bénéficier Ain El Hammam, on adjoigne une enveloppe pour l’acquisition du terrain d’assiette.

Le dossier des arriérés des indemnisations doit être rouvert pour que la commune se mette en conformité avec la loi. Il est temps que tout le monde s’y soumette et qu’on mette fin aux expropriations abusives, héritées du parti unique.

A. O. T.

Partager