Un pas en avant, trois pas en arrière

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Douguerra, ou Boudjerra Soltani, c’est selon, vient de jeter un nouveau pavé dans la mare : le chef du MSP ne se considère pas “fonctionnaire chez Bouteflika” et veut “appuyer les repentis qui veulent se porter candidats” aux élections législatives du 17 mai prochain.

Le successeur de Mahfoud Nahnah est allé même loin dans une longue interview accordée à l’hebdomadaire El Mohaqqiq, lorsqu’il veut nier que le président de la République s’adressait à lui en le critiquant publiquement sur ses déclarations sur la corruption. Un dossier dans lequel Soltani dit s’engager, mais cette fois-ci dans son seul volet politique mais pas judiciaire. Il ne veut même pas répondre à la question du jounaliste concernant les remarques qui lui ont été faites par le procureur de la République près la cour d’Alger qui l’aurait convoqué pour s’expliquer sur ses accusations.

Et comme l’heure est aux préparatifs des élections législatives, Boudjerra Soltani espère rafler plus de sièges que les scrutins précédents, mais tempère tout de même ses ardeurs en souhaitant “tout au moins” sauvegarder le résultat de 2002 qui donne à son parti 38 sièges à l’Asssemblée nationale.

mais s’il y a une confusion dans laquelle le ministre d’Etat excelle, c’est certainement celle relative au sort à réserver aux anciens dirigeants du FIS, lors des élections législatives. “Je ne m’oppose pas à leurs candidatures (…) je ne me limiterai pas à ne pas m’opposer, mais il faudrait que je les soutienne”, dit-il au sujet de l’interdiction faite aux dirigeants islamistes de revenir sur la scène politique. Et toujours dans le même registre, Boudjerra Soltani demande, chose qui n’est pas tout à fait nouvelle chez lui, la levée de l’état d’urgence, sans dire pourquoi. Cela ne l’empêche pas d’espérer revenir en force et prévoir la victoire de sa formation, mais surtout de son courant, en 2012. Il nourrit, aussi, la flou sur cette question. Il ne s’agit plus de victoire personnelle comme il l’avait toujours soutenu, mais plutôt de celle de son camp, puisque, soutient-il, avec une touche prédicatrice qui flirte avec les fetwas d’El Karadhaoui ou de Tantaoui : “Je sais que le 21e siècle est celui du regain de religiosité et du retour à la religion, et que les victoires qui se profilent ici et là confirment le retour des gens à la morale et aux principes. Puisque nous sommes porteurs de de morale et de principes, je pense que nous aurons un rôle à jouer dans la construction de l’Etat algérien”.

L’autre sujet sur lequel le chef islamiste a entretenu le doute est sans conteste le procès Khalifa. Il soutient d’abord, en allusion aux avocats qui ont demandé la démission des ministres cités à la barre, que si l’on applique la règle, “la moitié de l’Etat va démissionner”. Sur son rôle dans l’affaire, le ministre sans portefeuille fulmine qu’il “n’a rien à voir” et nie même ses déclarations devant la juge selon lesquelles le document exhibé à la cour était falsifié. Dans l’entretien, il revient sur ses propos et atteste que le document en question était tout simplement “mal interprété”.

Et Bouguerra Soltani ne va pas en finir et croit dur comme fer que la presse ne l’aime pas et va peut-être nier un jour sa participation au gouvernement, puisque paraphrasant Nahnah, il clame qu’il “a participé au gouvernment, mais pas au pouvoir”.

Ali Boukhlef

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