La femme algérienne, jusqu’à présent marginalisée, doit acquérir son autonomie, indépendance et liberté pour participer pleinement à l’essor de l’Algérie. Qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé ou d’autres secteurs, la femme est, hélas, reléguée au second rang. Les déclarations de certains membres associatifs ont démontré que l’amélioration de la situation de la femme influe sur celle de l’enfant, car ce sont les femmes qui constituent, pour des millions d’enfants dans le monde, le meilleur garant de leur développement.
La condition de la femme, de la famille et de l’enfance participent de la même préoccupation à laquelle doivent réfléchir, les différents acteurs de la société à savoir, les ministères, organisations nationale et associations dans le cadre d’une approche permettant de mieux faire connaître la réalité et d’anticiper l’avenir à travers des études scientifiques, des constats sur le terrain et des actions de proximité et de sensibilisation suivies.
Etant le principal noyau de la société, la famille qui bénéficie de la protection de l’Etat et de la société, comme le stipule la Constitution, constitue le facteur majeur garantissant la cohésion sociale et la stabilité du pays. Au vu du rôle prépondérant assigné à la famille et en vue de suivre les mutations qu’a connu la société algérienne, il a été procédé à la révision de plusieurs dispositions légales, notamment le code de la famille en 2005, en vertu de l’ordonnance 05 – 02 amendant et complétant la loi 84-11 du 9 Juillet 1984, portant code de la famille, et ce, en vue de conférer davantage d’équilibre aux relations au sein de la famille, tout particulièrement pour protéger les enfants.
En dépit de l’implication directe de la femme dans le développement social, plusieurs associations plaident pour une meilleure prise en charge de cette catégorie appelée communément « le sexe faible ».
A cet égard, Mme Aoude Dalila, présidente de l’association Rachda, du bureau de Bejaïa, estime que la condition féminine a connu une légère amélioration par rapport aux années 80 et 90, où la femme était victime des traditions et coutumes archaïques de la société. Selon elle, « il n’y aura pas de changement social sans la participation de la femme dans la politique ». Concernant le code de la famille, Mme Aoudj dira qu’ « entre la politique du tout où rien, il y a celle du possible », avant d’ajouter qu’ »on accepte pour le moment l’amendement du code de la famille, mais on tient toujours à son abrogation ». Quant à Nadia Aït Zaï, présidente de l’association Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme (CIDDEF), elle a plaidé pour une meilleure prise en charge. « Malgré une amélioration significative, il reste des obstacle que la femme affronte quotidiennement, à savoir, la discrimination au sein du travail, violence et harcèlement de toutsgenres », a-t-elle précisé. Et d’ajouter que “la femme doit être l’égale de l’homme dans les postes de décisions, du moment qu’ils possèdent les mêmes droits, dont la citoyenneté ». Néanmoins, elle a tenu à signaler également qu’ »il reste encore beaucoup à faire concernant les droits de la femme divorcée qui ne jouit pas du droit de garde des enfants ».
Le problème qui se pose, selon Mme Aït Zaï est le devenir des femmes, qui possédant le droit de garder les enfants, une fois que ces derniers ont atteint la majorité civile (l’age de 18 ans). Par ailleurs, pour la présidente de CIDDEF, les droits de la femme sont comme les libertés : ils ne se donnent pas, mais ils s’arrachent. A cet effet, elle suggère que les femmes se battent pour changer les mentalités en tant qu’éducatrices. « La femme est une maman, la première école, qui forge les esprits des générations futures, avant de s’intégrer (l’individu) dans le fond de la société », a-t-elle indiqué.
Il est utile de rappeler que l’Algérie a pris les devants, au lendemain de l’Indépendance, malgré la stérilité qui a caractérisé le discours politique pendant de longues années, concernant tout ce qui a trait au statut personnel de la femme, sur les droits civils et constitutionnels, en lui permettant d’être la première, dans le monde arabo-musulman, à accéder aux fonctions de la magistrature, avant même la Turquie et au moment où le droit de vote de la femme fait encore l’objet d’une polémique politique dans certaines monarchies arabes. L’Algérie est également le premier pays du monde arabe, suivi de l’Égypte, où une femme a pu briguer la candidature au poste de la magistrature suprême.
Nabila Belbachir
