“L’amendement du code de la famille peut être modifié”

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Hier matin, la Chaîne III de la Radio nationale a réservé son antenne à M. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNPPDH), qui s’est exprimé sur la situation de la femme algérienne. S’agissant des amendements apportés il y a deux ans, au code de la famille, l’invité de la radio a indiqué que « ces textes sont appelés encore à faire l’objet de modifications. Rien n’est définitif, à l’exception du Coran ». Pour Me Ksentini, il s’agit d’ »évolution et pas de révolution ». A une question relative au maintien du tutorat matrimonial dans le code de la famille, et ce avec l’émancipation actuelle de la femme dans divers domaines, à savoir social et économique, le conférencier a indiqué que l’amendement « a un rôle totalement figuratif ». Pour étayer ses propos, il dira qu’ « il est là quasiment pour la forme, parce qu’en fait, c’est la future épouse qui donne son propre consentement et non son tuteur ».

Au sujet de la suppression totale du tutorat, revendiquée à voix haute et sans cesse, notamment par des organisations féminines, le président de la CNPPDH, a souligné que cela « demande beaucoup de courage ». Et pour cause, selon Ksentini cela peut « heurter quelques sensibilités ».

A propos des points dissemblables entre la Constitution, première source de jurisprudence en Algérie et le code de la famille, qui est considéré, par certains, comme étant restrictif, l’orateur a précisé qu’il existe effectivement « une contradiction sur certains points », mais n’y voit pas, toutefois, « de confrontation frontale ». « Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que la femme est mineure à vie. La femme mène sa vie comme elle l’entend et travaille d’une manière absolument souveraine. Il ne faut pas oublier que les femmes sont capables juridiquement d’entamer toutes les actions qu’elles veulent », a t-il encore ajouté. En somme, une politique égalitariste peut, enchaîne-t-il, amener des améliorations notables pour le sort des femmes dans notre pays, et ce deux ans après la promulgation des amendements du code de la famille. La porte de « l’ijtihad » demeure, selon le conférencier, toujours ouverte.

S.B.

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