Le mouvement associatif féminin de la wilaya de Béjaïa n’est pas peu fier de trouver en la personne de Mme Dalila Aoudj, l’élément actif et dynamique dans son combat contre la hogra et pour les droits de la femme. Militante assidue de la question féminine, la présidente de l’association Rachda, créée en 1997, est plus que jamais impliquée dans cet engagement pour l’égalité et la liberté des Algériennes. A la tête de cette structure, depuis sa création et qui aujourd’hui regroupe plus de 800 femmes de différentes couches sociale, dont l’objectif est de défendre leurs intérêts moraux et matériaux, Dalila démocrate opiniâtre refuse mordicus qu’on persiste à évoquer la compagne de l’homme et sa moitié occasionnellement chaque 8 mars lors de sa journée mondiale. Rebelle, elle s’indigne contre toute idée qui fait d’elle un être passif. Pour elle, « la moitié de l’humanité mérite plus d’égard et d’estime » !
Tutrice et mère de toutes les femmes, jeune et dynamique, la responsable de ce rassemblement féminin ne se contente pas de convier les femmes actives adhérentes ou intéressées par ce combat qu’elle s’est assignée, à venir exposer lors de cette journée qui lui est vouée. Bien plus, elle ne ménage aucun effort pour conduire toutes celles qui aspirent à changer leurs quotidiens en se lançant dans le monde du travail. Outre les activités et manifestations culturelles qu’elle initie, son rôle de représentante l’incite à accompagner les candidates au travail lors de chaque pas entrepris, elle intervient auprès des organismes d’Etat pour leur faciliter l’obtention des aides et crédits bancaires, tout cela pour les aider à s’affranchir davantage, à travers le processus des micros-entreprise par exemple, d’une tutelle pas trop pesante. Parallèlement, elle s’ingénie à soutenir la femme dans leurs démarches, en parvenant à placer des jeunes filles diplômées, sans emploi, à s’insérer dans le monde du travail.
Agée de 43 ans et mère de quatre enfants, elle a réussi à concilier travail et foyer. Mme Aoudj est de celles qui s’imposent là ou d’autres échouent. Son but est d’impliquer toutes femmes cadres et celles en détresse dans ce combat de tous les jours. « C’est en luttant qu’on arrachera des acquis et des droits », nous dit-elle. Entre ses activités à l’association et son rôle d’épouse et de femme active, Dalila ne trouve aucun moment pour elle. Modeste et disponible, elle ne refuse pas de secourir toutes celles qui se sentent déprimées un jour et éprouve l’envie de se confier, même si elle ne peut que leur prêter une oreille attentive.
Le Rassemblement contre la hogra et pour les droits des Algériennes, connu sous le nom de Rachda, est l’une de ces associations entreprenantes au niveau de la wilaya de Béjaïa. A son actif, plusieurs faits et actes en faveur de la femme de la région. Son but, celui de l’association est, d’une noblesse exemplaire, consiste à garantir les droits fondamentaux de la femme, et ce en « procédant à la révision du code de la famille qu’elle juge despotique à leur endroit ». A l’occasion de ce 8 Mars, l’association est à pied-d’œuvre pour plusieurs activités et manifestations. Dans le programme qu’elle a concocté cette année, en collaborations avec d’autres organismes, Mme Aoudj met l’accent sur le volet ayant trait aux conditions de la femme, les violences faites à son égard, et son rôle dans la société. En fait, c’est l’essence, même, la substantifique moelle de son sacerdoce.
Fatiha L.
