l Dans son optique d’animation cinématographique hebdomadaire, le ciné-club de l’Association Faciné de l’université de Béjaïa a eu pour hôte, ce mardi, la réalisatrice Habiba Djahine pour présenter et débattre de son film-documentaire Lettre à ma sœur. Lettre à ma sœur est un long arrêt de 68 minutes sur un questionnement qui revient comme un leitmotiv dans ce film. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Sous-tendu par la plus polémique et récurrente des questions : “qui tue qui ?” Elle, c’est Nabila Djahine, la sœur de Habiba, militante féministe convaincue et présidente également de l’Association Thighri n’Temttuth (cri de la femme), assassinée à l’âge de 29 ans à Tizi Ouzou où elle a étudié et exercé son métier d’architecte.
Pour Habiba Djahine, son film-documentaire est un clin d’œil d’ici-bas à l’au-delà pour sa sœur Nabila qui lui avait envoyé un pli quelques mois avant son assassinat. “Dans sa lettre, ma sœur manifestait une profonde inquiétude sur la montée de la violence traduite par les multiples assassinats ciblés, un constat en somme alarmant”.
“Je n’ai pas pu lui répondre de son vivant car j’étais parti au sud algérien pour y passer quelques temps”. “En féministe résolue, Nabila se savait passible d’intimidations et autres répressions en ces années de braise, notamment par les islamistes, mais elle ne se projetait pas, par contre, comme quelqu’un de potentiellement assassinable”.
Situant les responsabilités dans l’assassinat de sa sœur, Habiba Djahine, dira que la réalité algérienne a semblé se dérober à moins d’avancer un simple scénario. La machine de la mort s’actionnait et une partie de l’opposition est responsable. Intervenant dans un contexte pertinent, la célébration de la Journée mondiale de la femme et sa thématique saisissante : le débat sur le film-documentaire, Lettre à ma sœur, a été porté plus sur le message qui en découle que son aspect technique. Un documentaire très émouvant.
Amirouche B.