Intervenant, avant-hier, au JT de l’ENTV, Mohamed Salah Dembri, ambassadeur d’Algérie à Londres, a fait état, entre autres questions d’intérêt bilatéral entre l’Algérie et la Grande-Bretagne, celle relative à l’extradition de Moumen Khalifa, à propos de laquelle les deux parties sont en pourparlers. Des délégations des deux pays effectuent des déplacements entre Alger et Londres, pour parvenir à faire aboutir le processus d’extradition, a-t-il déclaré en substance, à côté d’autres questions d’intérêt commun.Ainsi, après les déclarations successives de hauts responsables algériens, dont le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur pressant Londres de ne pas hypothéquer la coopération entre les deux pays en maintenant le golden boy dans l’impunité, Salah Dembri souligne l’importance que revêt ce dossier pour la partie britannique vis-à-vis du partenaire algérien.
Un dossier qui a valeur de test pour les relations bilatérale pour reprendre les propos de M. Zerhouni, qui a clairement averti d’ailleurs qu’il « ne peut y avoir de coopération sérieuse entre l’Algérie et la Grande-Bretagne, si celle-ci ne peut régler un dossier criminel comme celui de Khalifa ».
Le sort de Moumen Khalifa semblait définitivement scellé en fait le 27 février dernier, lors de son arrestation par les services britanniques pour, notamment, « blanchiment d’argent », ce qui, dès lors, pour nombre d’observateurs, n’était qu’un signal fort de Londres à l’endroit des autorités algériennes quant à sa réelle volonté de conférer toute sa crédibilité au procès de Blida, la comparution du principal accusé dans l’affaire du siècle, étant des plus indispensables, en l’occurrence, d’autant plus que celui-ci, en est à surenchérir quant à de supposées « explosives révélations », qu’il ferait sur cette affaire.
Reste le respect des questions procédurales sur quoi le système judiciaire anglais est connu pour être particulièrement pointilleux. Sur ce point, l’essentiel semble avoir été accompli, dans la mesure où l’Algérie et la Grande-Bretagne ont procédé, le 25 février dernier à Alger, à l’échange des instruments de ratification des accords relatifs à l’entraide judiciaire, en matière pénale, civile, commerciale et d’extradition. « Ces accords, en matière d’entraide judiciaire, permettront aux deux pays de travailler sur une base solide pour l’avenir », avait déclaré l’ambassadeur britannique, M. Tesoriere Andrew, à l’issue de la cérémonie d’échange des instruments. « Le traité d’extradition paraphé entre l’Algérie et la Grande-Bretagne a pris en considération le volet ayant trait à l’extradition de Khalifa. Reste maintenant que son extradition concerne la justice des deux pays », avait pour sa part soutenu Abdelaziz Belkhadem, ajoutant que ces accords, « bénéfiques » pour les deux pays, « ont été concrétisés à la faveur de la visite du Président Abdelaziz Bouteflika en juillet 2006 en Grande-Bretagne ».
Hakim O.
