“L’artiste qui ne se singularise pas, n’est pas un créateur”

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La Dépêche de Kabylie :

Comment êtes-vous venu à la peinture ?

l Sofiane Yazid : Je ne sais pas, vraiment, si je peux répondre à une telle question. Dans la vie, soit on est fait pour l’art soit pour autre chose. Même si toute personne peut être artiste, à sa manière. Moi j’ai toujours été fasciné par la création artistique.

Cependant la peinture a fini par avoir mon cœur, mon temps, toute ma vie.

Comme je suis natif de l’Akfadou, une très belle région montagneuse, je voulais sans cesse dessiner les beaux paysages de ma région. Avec le temps je me retrouve dans les abysses du domaine artistique. Je ne peux plus fuir (rires).

Quels sont les peintres qui vous influencent ?

l Il y a beaucoup de peintres qui m’influencent et me motivent à aller de l’avant. Je vous cite quelque-uns : Picasso, Léonard De Vinci, M. Issiakem et bien d’autres. La liste est encore très longue. Toutefois, artistiquement, je ne me retrouve pas vraiment dans les différentes écoles et tendances artistiques picturales qui existent. Je préfère rester moi-même et me faire mon propre chemin. A trop vouloir imiter les autres on se perd. L’artiste qui ne se singularise pas n’est pas un créateur.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la création ?

l L’inspiration est ce qu’il y a de plus compliqué dans la création. C’est quelque chose de si profond, de si mystérieux. Mais on peut, parfois, palper ses sources d’inspiration. Moi c’est la nature sauvage qui m’inspire. Je n’apprécie pas trop ce que l’homme apporte à notre monde. Même si le développement humain, dans toutes ses dimensions, a beaucoup amélioré le niveau de vie des gens, je pense qu’il a aussi fait des choses abominables dans le monde.

Quels sont les problèmes qui entravent votre travail artistique ?

l Les problèmes ne manquent pas dans notre pays. Surtout dans le domaine artistique et spécifiquement dans la création picturale. En plus des interminables problèmes financiers, qui nous entravent démesurément, il y le manque de culture artistique.

L’Algérien écoute la musique, s’essaie de lire des livres, mais visite très peu les galeries de peinture. Je pense que chez nous on apprécie mal la peinture. Tout cela ne peut que nuire au peintre et le ranger dans une solitude ténébreuse.

Que pensez-vous de la peinture en Algérie ?

l Je pense que le pays du grand peintre Issiakhem a de talentueux artistes, qui sont dignes de cette appellation. Il y a même des peintres algériens qui se sont imposés sur la scène internationale. A l’occasion je rends un vibrant hommage à Hasen Ziani qui a une œuvre magnifique. La peinture et la culture en général, peinent à trouver leur place dans notre dictionnaire, si compliqué.

Il est temps de prendre en charge nos créateurs et de les motiver sans cesse. Lorsqu’on est livré à soi-même on ne peut pas aller trop loin.

Vous aimez la lecture ?

l Bien sûr que j’aime la lecture. Je suis en train de lire un recueil de poésies écrites par un ami. Je pense que la littérature est juste une autre manie de peindre.

Quels sont vos projets artistiques ?

l J’ai beaucoup de projets, même si je n’ai pas assez de temps ces derniers mois. D’abord je vais me consacrer à mes études à l’école des Beaux Arts, puis je tenterai de réaliser mes rêves artistiques. Je finirai certain tableaux, en chantier, je vais peut-être exposer mes travaux quelque part (rires) et je continuerai à peindre, bien sûr.

Entretien réalisé par Yasmine Chérifi

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