Que l’on s’en réjouisse, ou qu’on le déplore, selon les motivations politico-idéologiques des uns ou des autres, il est beaucoup question ces temps-ci, de la probabilité d’un fort taux d’abstention aux prochaines élections législatives. Récurrente prédiction du microcosme politico-médiatique, certes, en l’absence d’une institution de sondage digne de ce nom, de la désaffection populaire annoncée de l’urne N’est pas pour autant au bonheur des » prospectivistes » dénuée de tout fondement, si l’on s’en tient à la piètre image qu’offrent d’eux-mêmes la majorité des partants pour le rendez-vous du 17 mai prochain.
A commencer par le FLN de Belkhadem, qui ne serait-ce que de par la singulière position du SG du FLN doublé de la casquette de Chef du gouvernement, qui de ce fait, susciterait d’autant plus de suspicions quant à la crédibilité du scrutin, en tant que juge et partie, qu’il a tablé sur un raz-de-marée de sa formation, lors de la tenue vendredi, de la réunion de l’instance exécutive du vieux parti, ce vendredi. « Nous aurons la majorité au Parlement, nous savons que la concurrence sera farouche, pourvu qu’elle reste honnête, mais nous ferons de telle sorte que nos candidats gagnent », a-t-il promis, en l’occurrence. Et puis il y a le profil politique et idéologique de l’homme, au moins islamisant et franchement conservateur, qui est chargé de » superviser » le processus de l’avènement de la majorité FLN à la prochaine APN. Or, ne serait-ce que pour avoir longuement pratiqué la culture politique des » barbefln « , quel électeur lambda, n’émargeant pas aux réseaux clientélistes propres à cette formation, irait s’enthousiasmer à l’idée d’en refaire l’expérience ? Seuls atouts dont pourrait se prévaloir le FLN de Belkhadem pour espérer appâter l’électorat : » son » bilan et ses promesses socio-économiques dont le caractère populiste a d’ailleurs tôt fait d’être relevé et démontré par bien des observateurs et acteurs de la scène politico-médiatique. En termes d’acquis sociaux dont Belkhadem réclame la paternité et fait valoir en prévision des joutes du 17 mai, ( relèvement du SNMG, pacte socio-économique, augmentation des salaires…), ne sont en fait que ceux du programme présidentiel, confiés quant à leur application par le successeur d’Ouyahia à la tête de l’Exécutif. Nous en sommes à un tel stade de la perversion politique que dictent les tentations malsaines du strapontin, que des formations politiques des plus légales et censées être particulièrement au fait des dispositions de la Charte portant réconciliation nationale, qu’un MSP, par exemple prévoit, le plus naturellement du monde de faire figurer sur ses listes de candidature des repentis de l’ex-FIS. Funestes horizons exacerbant la crainte d’un hégémonisme achevé de l’islamisation de la société contre lesquels bien des secteurs de la société aimeraient trouver quelques parades auprès de formations démocrates, hélas en situation de chaos.
Un FFS, qui se prive d’une tribune parlementaire, pour ne pas avoir à imploser trop tôt, un RCD, dont le despotisme du chef dérive vers les plus inattendues des intentions de compromissions, et ces autres démocrates issus de l’ex parti unique, à l’instar d’un CCDR qui en appelle au » rassemblement » des démocrates…de l’opposition ! Un appel à un rassemblement exclusiviste, en somme !
A moins que l’électorat ne soit en revanche enthousiasmé par l’alternative FNA de M.Touati, qui promet la très emballante traque des binationaux, et la si profonde proposition de » s’occuper de la jeunesse algérienne » !
Hakim.Outoudert
