« L’Union africaine prend en charge toutes les questions qu’elles soient politiques, économiques ou sociales. Pour le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), il y a un comité de mise en œuvre. Faute d’une appropriation, les anciens plans se retrouvaient dans les tiroirs. On cherche des cohérences pour éviter les duplications dans la mise en oeuvre du NEPAD », a affirmé, hier, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires magrébines et africaines, lors d’une conférence de presse à Djenane El Mithak à Alger. La conférence était une occasion pour le ministre de rappeler le rôle et l’importance du NEPAD, initiative lancée en 2001 par cinq chef d’Etats, dans le processus de consolidation de la paix et du progrès socio-économique en Afrique. « Elle (l’initiative du NEPAD) s’est imposée comme une veritable feuille de route du continent en matière de développement économique », estime-t-il et avant de citer les dessous de la mise sur pied de ce mécanisme. Cela tient, d’après lui, aux principes de la « l’appropriation et de la responsabilité des africains pour le développement » et « l’ambition de favoriser l’intégration harmonieuse des africains dans l’économie mondiale ». « L’Afrique a enregitré une croissance économique inédite de 5.4% qu’elle n’a jamais connue auparavant », dit-il.
Autosatisfaction
Outre les réalisations en matières de paix et de sécurité, des progrés sensibles ont été, estime Messahel, enregistrés en matière de promotion de la bonne gouvernence, de la consolidation de l’Etat de droit et du respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. « Nous étions à 13 conflits durant les années 90 et maintenant, nous en sommes à trois seulement. Nous sommes la seule organisation(UA) qui sanctionne les Etats qui arrivent au pouvoir par des méthodes peu orthdoxes », révèle-t-il et d’ajouter que des dialogues prometteurs ont été toujours initiés avec d’autres ensembles comme le G8, l’Union européenne, la Chine et le Japon.
Résumant sa pensée, Messahel indique que le NEPAD a remis l’Afrique sur « la voie du développement » avant de dire qu’il est temps de faire une « halte et de réflechir ensemble » dans la perspective d’apporter d’ »éventuels réajustements » bénéfiques. D’ailleurs, l’objectif de le réunion au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, qui se tiendra les 20 et 21 du mois en cours à Alger, aura la lourde tâche d’étudier le dossier de l’intégration du NEPAD aux programmes et aux structures de l’Union africaine.
Le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines note que le consensus sur la désignation d’un nouveau président du NEPAD s’est porté sur le Premier ministre éthiopien. Interrogé pour savoir s’il y avait pas de volonté à substituer le NEPAD à l’Union africaine, le conférencier insiste sur le fait que le NEPAD est une partie intégrante de l’UA. « Le leadership est de l’attribution des chefs d’Etat », conclut-il. A signaler que le NEPAD New partnership for african development est le résultat de la fusion de deux documents. L’un, le Programme de renaissance de l’Afrique pour le nouveau millénaire, a été conçu par le chef de l’Etat sud-africain, Thabo M’béki, en collaboration avec Olusegun Obasanjo du Nigeria et l’Algérien Abdelaziz Bouteflika. L’autre, le Plan Oméga, est l’œuvre du Sénégalais Abdoulaye Wade.
Le mécanisme du NEPAD axé sur l’intégration africaine et le financement des secteurs prioritaires de l’économie par des apports privés est malheureusement très peu connu de la majorité des Africains eux-mêmes.
Hocine Lamriben