Blida. Premier jour du printemps. Un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé aux alentours du tribunal criminel. Au fur et à mesure que les minutes s’égrènent, une affluence nombreuse composée de journalistes, d’avocats et des proches parents des 94 accusés affluent à l’intérieur de la cour. Agglutinés dans le hall du tribunal, chacun y va dans la discussion, même sympathique, histoire de détendre l’atmosphère lourde du tribunal.
11H 20 la salle d’audience où devait être rendu le verdict du procès Khalifa, est ouverte. C’est le rush à l’intérieur. Celle-ci s’est avérée trop exiguë pour contenir tout le monde. La tension monte de plusieurs crans et l’attente se fait angoissante, notamment chez les familles des personnes accusées, venues en nombre apporter leur soutien aux leurs. Annoncée pour 12H00, la présidente du tribunal, Mme Fatiha Brahimi, n’est apparue qu’une heure plus tard. La magistrate est entrée dans la salle, flanquée des ses conseillers, toute souriante. Elle s’excuse pour le retard. Sans plus tarder, la juge commence la lecture des 12000 questions traitées par les membres du jury durant les délibérations qui ont duré presque 11 jours. A la lecture du jugement, Mme Brahimi a prononcé 50 acquittements et 54 condamnations. Celles-ci allaient de 2 ans de réclusion avec sursis à 15 ans de prison ferme. 10 accusés ont été condamnés pour 10 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende d’un million de dinars. La majorité des responsables des caisses sociales (CNAS, CNR, CASNO) ont été, pour leur part, écroués. Parmi les personnalité les plus envue de la scène nationale, l’on peut retenir la condamnation de Ali Aoun, PDG, de Saidal pour une peine de 2 ans fermes assortie d’une amende de 5000 DA, et de Ighil Meziane, consultant en sport à la banque Khalifa et ancien entraineur de l’équipe nationale, écroué, lui aussi pour une peine de 3 ans de réclusion criminelle, assortie d’une amende de 20 000 DA et la confiscation de sa villa sise a Chéraga. A signaler que la prononciation des jugements par la présidente du tribunal de Blida a suscité les pleurs de ceux acquittés et les dénonciations acerbes des familles non contentes des verdicts rendus à l’encontre de leurs enfants. Par ailleurs, les 10 personnes en fuite, notamment Moumen Khalifa, actuellement en Grande-Bretagne et les Keramane sont condamnés par contumace.
Hocine Lamriben