L’université de Tizi Ouzou a été paralysée hier, par une grève générale des étudiants qui ont répondu massivement à l’appel de la coordination locale pour dénoncer le système LMD, les mauvaises conditions socio-pédagogiques et l’ insécurité qui y règne.
Les étudiants de l’université de Tizi Ouzou ont observé hier, une journée de protestation et de grève générale pour dénoncer les « déplorables » conditions socio-pedagogiques dont lesquelles ils pataugent. Une action de protestation suivie d’un rassemblement tenu, à l’appel de la coordination locale des étudiants, durant la matinée d’hier,devant la bibliothèque centrale du campus universitaire Hasnaoua. Une contestation qui coïncide avec les violents heurts qui ont caractérisé le centre- ville et quelques régions de la wilaya de Tizi Ouzou. Les étudiants ont surtout dénoncé la dégradation de leur condition de vie à l’intérieur des cités universitaires qui, malgré les sommes colossales investies par les pouvoirs publics, la galère de la communauté estudiantine, ne fait que s’accentuer davantage « la situation ne bouge pas, pis elle ne cesse de s’empirer. Ce que nous vivons est une aberration, au moment où la presse nationale fait état de conséquentes sommes d’argent déboursées, l’étudiant ne reçoit que des miettes. » dira un étudiant qui intervenait au cours du rassemblement d’hier. C’est surtout le système LMD (licence Master doctorat) qui a été fortement décrié par la majorité des étudiants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Pour eux, le système vise ni plu ni moins qu’à privatiser, à terme, l’université « nous allons défendre le caractère public de l’université algérienne. Il n’est pas question de permettre un changement de statut qui viendrait remettre en cause le droit des couches sociales les moins nanties à l’accès à la formation universitaire. Nous n’avons pas les moyens de se payer des études à des sommes vertigineuses. » Indiquera un autre intervenant. Pour les étudiants contestataires, l’université de Tizi Ouzou n’a pas encore les moyens pour répondre aux exigences d’un tel système « nous n’avons jamais cessé de dénoncer le LMD. Depuis son lancement, notre université s’est toujours dressé contre ce nouveau système car la finalité n’est autre que de liquider le caractère national des diplômes, la motivation même du projet qui consiste en une pure gestion du flux pour réduire les effectifs le condamne à l’échec » fera remarquer un étudiant en sciences juridique. Ce dernier soulèvera, dans la foulée, le mouvement de protestation enclenché dans sa faculté et qui entame sa quatrième semaine de grève. Pour le même étudiant, il s’agit là de l’illustration parfaite de l’échec de la tutelle de gérer des question déterminantes pour la carrière des étudiants « on réitère notre droit à l’accès au concours de magistère ainsi que celui de suivre la formation au vue de l’obtention du certificat d’aptitude à la profession d’avocat » ajoutera –t-il. Autre point important soulevé par les étudiants qu ont pris part au rassemblement tenu hier, devant la bibliothèque centrale, l’urgence qui s’impose à la communauté universitaire de reprendre son statut d’élite et de locomotive pour encadrer les lutte sociales « nous devons défendre l’héritage de notre université qui a toujours été au devant des luttes sociales. C’est à nous d’encadrer; il faut réhabiliter le statut d’universitaire et hisser le niveau pour évoluer comme ce fut le cas dans toutes les dates historiques de la région. Pour cela, nous devons nous libérer de ces préjugements et ces calculs mesquins qui bloquent l’émergence d’une réelle dynamique qui partira depuis nos campus » déclare une étudiante en 3eme sciences économiques.
Omar Zeghni