Connaître tifinagh pour le pratiquer

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Le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA) organise, depuis hier un colloque international avec pour thème générique “Le libyco-berbère ou le tifinagh : de l’authenticité à l’usage pratique”.

A cette rencontre, qui se poursuivra durant la journée d’aujourd’hui au centre de presse d’El Moudjahid, ont été conviés une dizaine de chercheurs et spécialistes, (archéologues, linguistiques, préhistoriens, historiens…) qui chacun et chacune dans leurs spécialités respectives, ont donné lecture de communications autour de la problématique générale située d’ailleurs par Hamid Bilek, directeur du HCA, à savoir : essentiellement la datation et l’origine du “libyco-berbère, le plus vieux système de transcription utilisé par les Amazighs pour la transcription de leur langue”, et ce, dans la mesure où son origine ayant été beaucoup débattue par les spécialistes quant à la datation qui ne cesse de remonter dans le temps, il la qualifie “d’énigme scientifique”.

Par conséquent, selon le responsable du HCA, l’appropriation et la réhabilitation de cette écriture ainsi que son expansion méritent quelques réflexions et beaucoup de recherches si l’on souhaite effectivement en faire un usage pragmatique, pratique et utile dans l’avenir.

Ainsi, la préhistorienne, Malika Hachid, qui est chef du projet franco-algérien de datations directes de l’art rupestre saharien, a fait état de ses travaux sur l’origine du libyque à travers les inscriptions rupestres du Haut Atlas et du Sahara Central. Sur la base de ces vestiges, l’auteur réévalue l’âge de ou des écritures libyques et conclu qu“en apparaissant il y a environ 3 000 ans, ces inscriptions rupestres se rapprochent de l’alphabet phénicien (entre 1 300 et 1200 avant J-C) et montrent que si les longues appartiennent à la même famille afro-asiatique, les caractères libyques sont, tout ou partie, de création autochtone.

S’agissant de l’origine du libyco-berbère ou Tifinagh, Karima Merzouk, historienne, dans sa communication sur “La schématisation dans l’art rupestre et naissance d’un système alphabétique”, situe l’origine de l’écriture berbère en tant que “locale, de l’alphabet libyque à partir d’un processus de stylisation de l’art rupestre nord africain. Hypothèse qui si elle venait à être vérifiée, a-t-elle estimée changerait toutes les théories existantes sur l’origine de l’écriture alphabétique à l’échelle universel, dans la mesure où il est d’usage de rattacher tous les alphabets à une seule origine l’alphabet phénicien né en terre Canaan.”

Pour la journée d’aujourd’hui, outre les recommandations du colloque à la fin de la rencontre, la communication de l’illustre professeur des université (berbères) de Paris, Salem Chaker “Le libyque et Tifinagh: intérêt historique et culturel, limites et contraintes” est particulièrement attendue, outre celle de Mouloud Lounaouci autour de Tifinagh, graphie fonctionnelle ou symbole identitaire.

Hakim O.

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