La dépêche de Kabylie : Vous venez de faire une percée dans le domaine de la chanson…
Kamel Chennane : Percée ! C’est vous qui le dites. Sinon, je dirais que pour ma part. Je n’ai pas fait d’intrusion dans le domaine de l’art, et mon palmarès démontre bien que je ne suis pas arrivé là par effraction. Mes débuts étaient comme percussionniste et cette passion pour la musique m’a emmené sur le chemin de la chanson. Là, je tiens à préciser que mes premiers balbutiements étaient arrivés à maturité grâce à mon oncle qui n’est autre que Rezzig Kaci, un autre chanteur qui m’a aidé à mieux chanter et apprendre à jouer sur d’autres instruments, à l’exemple de la mandole. De là, j’ai pu découvrir mon don pour la chanson et c’est là que j’ai commencé à composer mes premières chansons. Ainsi, et après le départ de mon oncle suite à sa mutation dans la wilaya de Tizi Ouzou, j’ai pris mon bâton de pèlerin en me livrant à moi-même durant plusieurs années. C’est là où mon capital expérience a été acquis avec notamment l’animation de plusieurs galas et de fêtes au niveau des différentes régions de Kabylie. A partir de là, je dirais que c’est le public qui m’a poussé à enregistrer ma première cassette qui remonte à l’année 2002.
Votre premier album a-t-il été une réussite ?
ll Ça a été une réussite dans la mesure où j’ai pu m’exprimer et répondre favorablement à la demande de mon public qui était pour le moins pressante. Cependant, du côté promotion, la première œuvre qui était dans un style folklorique n’a pas eu l’écho escompté. Cela est dû notamment au fait que les producteurs, portés pour la plupart sur le style du «spécial-fête», ont refusé de la prendre en charge. C’est ce qui fait d’ailleurs que je l’ai sortie sur le marché à mes frais.
C’est là donc une raison qui vous a poussé à changer de style…
ll Ce n’est pas l’échec du premier produit qui m’a poussé à changer de style, mais plutôt le fait que cette première expérience m’a permis de sonder mon public et de connaître au mieux son besoin. Là, je serais dans l’obligation de vous rappeler que j’ai été choisi et hissé par le public et c’est là une raison qui me pousse à tout faire pour le satisfaire. D’ailleurs, mon deuxième album sorti en 2004 (Djendjen NDLR) avait reçu un écho favorable de la part du public. Ce qui n’a pas manqué de me satisfaire et de me pousser à aller de l’avant. Même cas pour mon album de 2005 où j’ai fait fi des reprises pour ne produire que des textes originaux.
Mais vous avez quand même fait des reprises…
ll Effectivement, il m’est arrivé de reprendre des chansons d’anciens chanteurs, à l’exemple de Aqlagh da de Rezzig Kaci et/ou chhal Saïba Rradjlia de Salah Sadaoui, mais cela n’obéit aucunement à une logique de promotion mais plutôt au besoin de rendre hommage à ces artistes, malheureusement oubliés du public en dépit de leurs œuvres monumentales.
Dans la chanson dédiée à Salah Sadaoui, vous avez opté pour un duo avec Cheb Azedine. Quel est l’objectif recherché ?
ll Je crois que le choix n’est pas du tout aléatoire ou fortuit car Cheb Azedine a contribué par son aura à l’échelle nationale, à faire passer le message que véhicule Sadaoui dans sa chanson. Etant donné la stature de Sadaoui comme porte-étendard de la chanson engagée en Algérie et qui a chanté dans les deux langues kabyle et Arabe, cela justifie ce besoin de relayer son message tout en ayant comme finalité d’atteindre toutes les régions du pays.
Pour votre public, y aura-t-il du nouveau pour la prochaine saison ?
ll Mon nouvel album est attendu pour les tous prochains jours. Sa sortie sur le marché doit avoir lieu dans le courant du mois d’avril prochain, et je ne serais que ravi de donner du nouveau à mon public. Là, je vous préviens que ça sera toujours dans le même style avec une thématique revue et remise au goût du jour pour mieux faire plaisir aux auditeurs.
Votre dernier mot…
ll D’abord, tous mes remerciements vont au public qui m’a toujours soutenu et à toute personne ayant contribué de prés ou de loin à la réalisation de ces œuvres. Là, aussi, je tiens une fois encore à saluer le public pour lequel je vais tout faire, pourvu qu’on le satisfasse.
Propos recueillis par L. Khaber