Signature prochaine d’un accord entre l’Algérie et l’Italie

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« L’accord intergouvernemental relatif au projet du gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne ( Galsi) sera signé dans un mois environ”, a affirmé, hier soir, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, lors d’une visite de travail de deux jours qu’il a effectuée en Italie. Jugée de  » fructueuse », celle-ci a permis au ministre de clarifier avec ses interlocuteurs italiens un certain nombre de points non encore élucidés jusque-là, avant la signature dudit accord pour la construction de cet imposant ouvrage.  » Nous avons bien avancé dans nos discussions et l’accord sera signé incessamment « , a affirmé le ministre. L’accord intergouvernemental a pour objet d’identifier le statut juridique des différents tronçons du gazoduc, d’harmoniser les délais de réalisation des différents tronçons et de déterminer le régime fiscal applicable à chaque tronçon du gazoduc afin d’éviter la double imposition.

Parmi les points soulevés avec ses homologues italiens, on trouvera aussi la question des autorisations et des permis pour un bon fonctionnement de la société Sonatrach Gas Italia qui devra commercialiser directement sur le sol italien le gaz algérien, ainsi que les sujets relatifs aux droits d’expropriation et des lois nationales et régionales italiennes.  » Nous avions besoin de clarifier ces points et des groupes de travail, au niveau des experts, ont été dégagés, pour étudier toutes ces questions « , a indiqué l’hôte de la péninsule, lors d’un point de presse. Sur ce point précis, des experts algériens seront à l’œuvre dès la prochaine semaine (3 et 4 avril) à Rome. Le ministre a tenu, durant son séjour romain, à réaffirmer l’engagement des autorités des deux pays à réaliser cet important projet, qui devrait donner de nouvelles dimensions aux relations de coopération notamment dans le domaine énergétique. Tout en mettant en exergue la volonté des deux pays d’écrire, à travers la Galsi, une nouvelle page dans leurs relations, le premier responsable algérien de l’énergie a souligné que tout les responsables qu’il a rencontrés

 » sont unanimes pour la concrétisation de ce projet dans les délais fixés et selon les engagements pris par les autorités politiques des deux pays « .

 » L’Algérie est toujours fidèle à ses engagements… « 

Interpellé par la presse italienne au sujet de la sécurité de l’approvisionnement, ainsi que le récent accord entre Sonatrach et le géant russe Gazprom, il répondra ceci :  » Nous n’avons jamais failli à nos engagements et l’Algérie est un partenaire fiable « . Pour mémoire, le gaz acheminé par ces deux pays représente plus de 60 % des importations italiennes. Pour preuve, il a affirmé que même durant la période difficile qu’elle a vécue, l’Algérie  » n’a jamais interrompu, ne serait-ce qu’un jour, ses livraisons de gaz à ses clients. Le système de sécurité des approvisionnements de l’Algérie est inégalé dans le monde « , a-t-il asséné. S’agissant toujours de l’accord signé avec Gazprom, qui selon les médias italiens, viserait à la constitution d’un  » véritable cartel « , M. Khelil a indiqué que ce dernier est tout ce qu’il y a de normal entre des sociétés qui collaborent entre elles.  » Il n’y a aucun accord entre Sonatrach et Gazprom pour contrôler quoi que ce soit, ni dans le marché, ni dans la fourniture  » et de préciser qu’il s’agit d’un accord standard ayant le même contenu que ceux signés avec Stat-Oil, Shell ou British gaz.  » Avec Gazprom, nous n’avons même pas encore démarré d’activités ensemble que ce soit dans l’exploration ou la production « , a-t-il déclaré.  » Cela ne devrait susciter aucune inquiétude particulière des nos clients « , a-t-il encore martelé.

Dans le même ordre d’idée, l’ex-secrétaire général de l’Opep a cité à titre d’exemple que l’Algérie a du approvisionner l’Espagne durant l’hiver 2005 au moment où aucun fournisseur n’a répondu aux sollicitations de Madrid. Cependant, le pays ibérique, a, deux ans après,  » surpris  » l’Algérie concernant sa demande de revoir à la hausse le prix du gaz qu’elle doit lui vendre, et ce, en lui imposant une révision à la baisse des quantités.

Une décision qualifiée de  » discriminatoire  » par Khelil.  » On va nous laisser vendre une goutte dans l’océan », a-t-il asséné lundi dernier au quotidien espagnol El Païs. Mais, avec la nouvelle politique étrangère engagée par le président Bouteflika, qui consiste en la diversité des partenaires dans différents secteurs économiques, notre pays ne s’est plus contenté de tisser des relations commerciales avec seulement les anciennes multinationales. D’où la récente visite de Khelil en Italie et le prochain accord intergouvernemental entre ces deux pays.

 » Le prochain sommet de Doha évacue l’Opep du gaz « 

Une fois de plus, l’éventuelle création d’une Opep du gaz a été élucidée lors du déplacement du ministre algérien de l’Energie en Italie. En effet, la proposition iranienne qui continue pourtant de susciter l’inquiétude au sein du partenaire européen n’a pas échappé à la presse locale, qui a interpellé à cet effet M. Khelil.

A ce sujet, il dira que cette éventualité n’est qu’une idée exprimée par un pays fournisseur de gaz et que jusque-là elle n’en était qu’au stade d’idée. Toutefois, notre ministre de l’Energie indiquera également que la faisabilité de cette organisation n’est pas aussi simple. Et pour cause, en matière de gaz, il y a très peu de liquidités sur le marché du gaz (peu de GNL en marché spot) comme c’est le cas pour le pétrole.  » Pour qu’il y ait une OPEP du gaz, il faudrait qu’il y ait un marché liquide de gaz qui puisse être contrôlé et régulé comme c’est le cas du marché pétrolier « , a souligné le ministre, en précisant que cette question ne figure pas pour le moment dans l’agenda de la prochaine réunion de Doha.

Salah Benreguia

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