Course effrénée vers les pâturages

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La ration alimentaire fournie à l’élevage bovin et ovin et que l’agriculteur limite malgré lui à des apports en fourrages secs, en temps de sécheresse, influe négativement sur l’état des cheptels ainsi que sur les rendements maximums qu’ils devraient atteindre. Une alimentation n’est équilibrée que si les quantités en fourrages secs et verts à absorber se rapprochent des calculs des besoins se déterminant en UF (unité fourragère) net MAD (matières azotées). Les importantes précipitations qui se sont abattues sur la localité depuis le 7 mars, puis suivies de quelques journées ensoleillées, ont le plus naturellement entraîné une poussée rapide de l’herbe. On assiste actuellement à Aomar et ses environs à une course effrénée vers les pâturages que des éleveurs en mal de stocks de foin et d’aliments, s’empressent de faucher à une hauteur ne dépassant pas les 35 à 40 cm. L’engraissement de l’élevage bovin, ovin, et caprin dépend — voire même conditionné — de l’absorption abondante d’herbes diverses. Les éleveurs des zones où sévit la sécheresse se déplacent en même temps que leurs troupeaux jusque-là où l’herbe est disponible. Il est en effet anormal que des vaches laitières importées de France et de Hollande, d’espèces pie noire et tarentaise, adaptées à notre climat et produisant 25 à 30 l. Outre-mer, régressent de moitié et n’offrent qu’un rendement “jus de chaussettes” de 10 à 15 l aux agriculteurs locaux. Sur le terrain, après les pluies enregistrées, on note un léger recul des prix affichés sur les bottes de fourrages, celle du foin tourne autour de 300 à 350 DA, la vexe avoine quant à elle est cédée pour 550 à 600 DA. Mais la spéculation instaurée autour de cet aliment à bestiaux perd de plus en plus de son élan : les prix baisseront encore et c’est tant mieux pour nos éleveurs.

A. Chérif

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