Ce qui n’était annoncé au départ, le dimanche 25 mars, que comme une opération de ratissage sur les hauteurs surplombant El Merdj Ouamane (commune d’Amizour) s’est vite transformé en grande opération militaire, mettant en branle grosse artillerie, soutien aérien et des hommes par centaines. Bien vite, les forces combinées se sont rendu compte qu’il s’agit bien de réduire un camp retranché composé de plusieurs casemates abritant sans doute plusieurs dizaines d’hommes fortement armés. Il semblerait, selon les affirmations de sources autorisées, bien au fait de la chose sécuritaire, qu’il s’agit de la tenue d’une espèce de congrès de l’ex-GSPC. Une semaine après, l’opération se poursuit toujours et le dispositif en tenailles, qui se resserre chaque jour un peu plus sur les assiégés s’avère particulièrement hermétique, n’offrant aucune faille, ni ouverture pour une éventuelle évasion. De jour comme de nuit, bombardements à l’artillerie lourde, effectués alternativement avec les attaques aériennes menées par des hélicoptères de combat et pilonnages se poursuivent entrecoupés de brèves trêves, mise à profit pour l’avancée prudente des troupes terrestres. Il faut savoir qu’en face, la résistance est acharnée un peu comme si les assiégés défendent en plus de leurs vies celles d’un important personnage de la hiérarchie terroriste. Certaines sources croient dur comme fer à la présence parmi les assiégés de Droudkel,”émir” national du GSPC. Si l’on en juge par le nombre de cadavres déchiquetés retrouvés sur les lieux, 28 au total jusqu’au vendredi 30 mars dont celui de l’”émir” Soheib, les tirs de barrage ont atteint l’un de leur probable objectif qui est de réduire la poche de résistance sans trop de dégâts. Hier à l’heure où nous mettons sous presse, les combats se poursuivaient toujours. Au moins un terroriste a été tué tandis qu’on déplore la perte d’un soldat de l’ANP.
Quoi qu’il en soit, les forces combinées sont bien décidées à venir à bout des sanguinaires de l’ex-GSPC. Selon toute vraisemblance, l’objectif recherché est plus de capturer vivants les principaux responsables d’El Qaïda au Maghreb, notamment son émir national.
Et ce n’est pas la diversion opérée par leur acolytes à Béni Ksila contre un poste de contrôle de l’ANP qui fera se desserrer l’étau qui enserre fortement les assiégés de Merdj Ouamane. L’attaque de Béni Ksila s’est soldée, rappelons-le, par la mort de trois militaires et un nombre indéterminé de blessés.
M. R.