24 familles menacées par un talus

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Vingt quatre familles résidant à la cité APC/CNEP du lotissement Vve Amirouche à la nouvelle-ville de Tizi-Ouzou, sont sérieusement mises en danger par les risques d’éboulement d’un talus. La colline faite de remblai est distante de l’immeuble, construit dans les débuts de 1990 par l’entreprise publique Geni-Sider, de moins de deux mètres.

Le danger est omni-présent à chaque précipitation pluviométrique, dont la dernière en date a failli provoquer un écroulement de plusieurs tonnes de terre si ce n’est la dextérité des riverains qui ont vite fait de drainer les eaux qui ruisselaient dangereusement, sur le contre-bas du talus. Si, par le passé, les éboulements que produit ce talus, notamment en saison hivernale, ne fait qu’obstruer les allées qui donnent sur la voie d’accès de l’immeuble, il constitue désormais un réel danger sur l’ensemble des habitants. Ces derniers ne sont plus à l’abri d’un éventuel affaissement qui peut leur causer un ensevelissement dramatique.

Dans la dernière requête adressée au wali de Tizi-Ouzou, en date du 26 février dernier, le collectif des habitants de cette cité, sise derrière le CEM Amyoud dit CEM sud, sont allés jusqu’à demander  » pitié  » au premier responsable de la wilaya. Cette  » invocation  » à l’adresse du wali sort du tréfonds des locataires qui voient la menace pesée sérieusement sur eux mais surtout sur leurs enfants contraint d’emprunter les allées quatre fois par jours pour rejoindre leur école.  » Un mur d’une hauteur de plus de huit mètres, qui est constitué essentiellement de remblai, longe les entrées de notre immeuble, ne cesse de s’écrouler quotidiennement sur la voie d’accès de notre immeuble rendant impraticable ses allées en saison hivernale. Nos enfants souffrent souvent pour y accéder ou pour se rendre à l’école. Pitié monsieur le wali de mettre fin à ce calvaire « , ont-ils écrit dans leur missive.

Lors de notre déplacement sur les lieux, la scène nous a paru surréaliste. Le tas de terre a comme une envie de dévorer l’immeuble où logent 24 familles. Il suffira d’une ondée pour que le talus exécute sa menace. Pire, à moins d’un mètre de son ras, un pylône électrique et un autre de téléphone sont sur le point de se fléchir.

D’aucun parmi les habitants de ce quartier se demandent pourquoi les autorités ne réagissent pas. Pourtant, nous ont-ils dit, deux requêtes ont été adressées, l’une le 21 août 1995 et l’autre en date de 9 juillet 1996, au DEC de la commune de Tizi-Ouzou en sa qualité de maître d’œuvre de la cité, ainsi que quatre autres aux walis successifs. Les chefs de l’exécutif de wilaya ont été, en effet, saisi du danger dans les lettres datées en août 1996, avril 2000, novembre 2002 et la dernière en date, le 26 février 2007,qui portaient toutes la même inquiétude, sans qu’aucune suite ne leurs soit réservée, ont-ils déploré.

Mieux, la permissivité des autorités n’aura aucune excuse si l’on se réfère au procès verbal de constatation établi par la direction de l’urbanisme de la commune de Tizi-Ouzou en date du 21 décembre 2002. En effet, le document porte un constat sans appel :  » le bâtiment existant est implanté à 4 mètres d’un talus dont la dénivelée est de 7 mètres.  » Et de signaler que  » lors des intempéries de l’Aid El Fitr (de 2002ndlr), d’importants éboulements de terres ont détruit deux rideaux de locaux. Ces mêmes avancées de terre ont complètement obstrué les entrées des immeubles particulièrement la cage C, ensevelie de 1,20 de hauteur de boue.  » Les deux fonctionnaires de la direction de l’urbanisme n’ont pas manqué de suggérer deux importantes recommandations pour venir à bout de ce danger avec établissement d’une fiche technique de réalisation dont les coûts ont été estimés à l’époque à un peu plus de 2 millions de dinars. Ainsi, ils ont signalé que  » afin d’éviter tout danger qui menace les habitants, passagers et le bâtiment, la réalisation d’un mur de soutènement, tout le long de l’édifice, est impérative ; l’exécution d’un talus à 45° y compris l’évacuation des terres excédentaires est indispensable pour éviter toute catastrophe ultérieure.  »

La Protection civile a, de son coté fait état du danger que représente un tel talus aggravé par les risques d’effondrement du pylône électrique. Malgré toutes ces démarches, rien ne fut. M. Bennour Akli, habitant cet immeuble n’a pas manqué de relever, par ailleurs, que les enfants de la cité implantée au lotissement Vve Amirouche, encours de multiples dangers.

En sus de la menace du talus, il nous fait savoir également que les assises devant servir pour la construction d’un immeuble sur ce même talus a été abandonné, pour des raisons non précises. Des assises qui sont devenues l’attraction des bambins alors que la ferraille rouillée sous l’effet des années, n’a pas été enlevée, ce qui n’est pas sans provoquer des risques de blessures aux momes avec leurs lots de maladies, tel le tétanos.

M.A.T

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