Madani Mezrag ou la câlinerie du ridicule

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L’ancien chef terroriste de l’Armée islamique du salut (AIS), branche armée du Fis dissous, Madani Mezrag, ne perd pas espoir et annonce la création prochaine d’un mouvement politique.

 » Nous avons décidé, en nous appuyant sur des hommes d’honneur et de bonne volonté, de structurer officiellement nos bases sur tout le territoire, en vue de parvenir à un congrès national et représentatif qui donnera naissance à un mouvement politique « , développe dans son communiqué l’ancien chef de l’AIS, l’organisation terroriste dissoute en 1997, qui entend déposer  » une demande d’agrément de son futur parti auprès des autorités compétentes « . Il s’agit, en l’occurrence du ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, lequel, par la voix de Nouredine Yazid Zerhouni a déjà tranché la question de l’exercice de la politique par les repentis, affirmant à maintes reprises que les repentis et les anciens dirigeants du Fis ne pourront rebondir sur la scène politique, considérés, à juste titre, dans les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale comme les premiers responsables de la tragédie sanglante qui a frappé et qui frappe encore le pays.

Madani Mezrag, qui avait renoncé à l’action terroriste à la faveur d’un accord signé avec les autorités en 1997, explique vouloir  » exercer pleinement (notre) droit de participation à l’action politique à l’intérieur et à l’extérieur des institutions de l’Etat algérien « . Par ailleurs, l’ex-chef de l’AIS exprime sa  » désolation  » de ne pouvoir participer aux élections législatives qui auront lieu le 17 mai prochain, accusant des  » parties  » de  » dresser des obstacles sur (notre) voie « , allusion aux partis de la coalition présidentielle, le Front de libération nationale (FLN) et la formation islamiste Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui ont refusé d’intégrer les anciens de l’AIS dans leurs listes pour les législatives. Décidément, Mezrag compte bâtir un mouvement politique sur les cendres du Fis dissous aux côtés de quelques figures historiques du parti intégriste à l’image de Benhadj, avec ce qui lui reste de militants. Cependant, cela est loin d’être envisageable, si l’on tient compte de la problématique de l’agrément, des lois régissant les institutions sur ce point et les déclarations des pouvoirs publics, jadis illustrées avec l’épisode du parti Wafa de Taleb Ibrahimi.

Yassine Mohellebi

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