Un département de langue et culture amazighes pour Bouira !

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l En prévision de la création d’un département de langue et culture amazighes à Bouira, un groupe d’enseignants avait concocté un canevas pour être soumis à l’appréciation du directeur du centre universitaire. Toutes les conditions semblaient réunies pour le lancement du département à partir de la prochaine année universitaire : une infrastructure, un encadrement spécialisé et affirmé et, surtout, un besoin en matière d’enseignants de tamazight allant crescendo à Bouira.

Donc, le projet n’avait aucune raison, du moins pédagogique, de ne pas aboutir.

Mais voilà qu’au niveau du centre universitaire de Bouira, et avant même que le dossier n’atterrisse dans les bureaux du rectorat de Boumerdès et ceux du ministère de l’Enseignement supérieur, la demande essuie un refus justifié par l’absence d’infrastructure.

L’argument avancé par le directeur du centre universitaire est peut-être vrai. Mais ce qui est encore plus vrai est que tamazight vit une situation exceptionnelle qui exige des mesures exceptionnelles. Autrement dit, avec un peu de bonne foi et beaucoup de bonne volonté, on trouvera toujours une infrastructure à même d’accueillir ce département de langue et culture tant attendu.

Camper sur ce ‘’niet infrastructurel’’ ne manquerait pas d’amener étudiants, enseignants et citoyens à y voir un refus politique. Et s’ensuivront des spéculations que le pouvoir en place aurait alimentées, au moment où la sérénité, s’agissant de ces questions sensibles, est de mise.

Ne pas lâcher dans la nature ce cheval de bataille qu’est tamazight implique que l’Etat doit prendre ses responsabilités en rendant effective sur le terrain de la réalité la consécration constitutionnelle de tamazight langue nationale et en mettant en œuvre ses engagements (avec le Mouvement citoyen) de promouvoir tamazight. Il (l’Etat) peut déjà commencer par l’ouverture ce département de langue, un besoin pressant espéré par des centaines d’élèves à Bouira et autres étudiants de la région jusque-là pris en charge par les départements de Béjaia et de Tizi-ouzou.

T.Ould Amar

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