Les amateurs du théâtre pourchassés

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La Dépêche de Kabylie : Vous venez d’adapter votre roman, “Maintenant ils peuvent venir”, en pièce de théâtre, pourquoi ce choix ?

Arezki Mellal : J’ai adapté ce roman en pièce de théâtre suite à la proposition du metteur en scène français, Paul Deveaux. Ce qui n’est pas nouveau pour moi car j’ai déjà écrit deux autres pièces théâtrales. Actuellement, je voudrais évoquer, à travers cet art, l’histoire des pays africains.

Est-ce que l’exercice d’écriture théâtrale est plus difficile que celle du roman ?

Peut-être que l’écriture théâtrale est plus difficile par rapport au dialogue. Dans un texte dramaturgique, il faut qu’on intègre des dimensions d’écriture plus descriptive et narrative. Il faut que l’histoire soit plus semblable au réel, plus convaincante. Je lance un appel, à cet effet, pour que les maisons d’édition s’intéressent aux livres de théâtre car il n’existe pas en Algérie.

Estimez-vous que le quatrième art s’adresse à un groupe d’élite ?

Il s’adressait, dans le passé à une élite. Personnellement, j’opte pour le théâtre littéraire. Il est à signaler que ce dernier s’adapte aujourd’hui, aux situations de divertissements. Et ce fait encouragera certainement la disparition du théâtre littéraire, tant qu’il sera rentable.

Vous dites que vous vous intéressez à l’Afrique pour aborder vos thèmes. Est-ce que la Kabylie fait partie de vos projets ?

Bien que la Kabylie soit un long sujet à aborder, je dirais qu’actuellement je n’ai pas de projet précis quant à cette région.

Programmez-vous la présentation de “Maintenant, ils peuvent venir”, en Algérie ?

La pièce ne m’appartient pas. Une fois que le texte est réalisé et remis au metteur en scène, ce dernier programmera où le spectacle doit être présenté.

Que pensez-vous du théâtre algérien ?

Je ne sais pas ce que c’est que le théâtre en Algérie. Nous avons des institutions monumentales qui font tout pour pourchasser les amateurs du théâtre dans ce pays-On n’est pas dans l’acculturation mais dans l’imbécillité.

Il n y a pas de politique d’aide à l’écriture dans notre pays. On arrive peut-être à subventionner le secteur cinématographique mais pas l’écriture ou la mise en scène théâtrale.

Propos recueillis par Fazila Boulahbal

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