Ils sont de plus en plus nombreux les ménages qui se plaignent des multiples contraintes inhérentes à l’auto construction.
En effet, que ce soit pour ceux qui ont bénéficié du programme d’assistance financière étatique d’aide à l’habitat rural (50 millions de la CNL) ou encore ceux qui ont entamé leurs chantiers par leurs propres moyens, construire aujourd’hui sa propre bâtisse relève franchement d’un véritable parcours de combattant particulièrement avec cette extraordinaire flambée du prix des matériaux de construction mais aussi de la main-d’œuvre. Ainsi, les prix de la ferraille, par exemple, ont connu une augmentation de 25% en l’espace de quelques semaines, etc, pour tous les diamètres confondus. Le sable et ses ingrédients également…
Un camion de 10 tonnes de sable fin revient à 16 000 dinars. La hausse de cette matière indispensable pour les chantiers est due au renforcement des contrôles des services de sécurité au niveau des oueds à partir desquels se fait le “pillage”, se procurer donc un camion de ce matériau ne relève pas d’une simplicité biblique, sauf si l’on s’approvisionne directement des sablières qui restent, car plusieurs ont été fermées par les pouvoirs publics. En outre, la main-d’œuvre qualifiée est aussi rare et onéreuse. Un bon maçon exige pas moins de 1 200 DA la journée, un ferrailleur 800 et un ouvrier 500, c’est dire que réaliser un petit F3 coûterait les yeux de la tête et le chantier pourrait durer des années, comme c’est le cas pour la plupart des auto-constructeurs de la région, surtout qu’une contrainte de toute autre nature se pose avec des murs de soutènements et des voiles.
C’est dire que c’est dur finalement de construire un petit toit pour sa famille avec toutes ces difficultés à la limite de surmontable particulièrement pour les petites bourses.
Idir Lounès
