Le secrétaire général de l’UDR, Amara Benyounes, a réagi, à travers un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, aux propos mensongers de Abdelazziz Belkhadem, patron du FLN, tenus, samedi soir, sur le plateau de l’ENTV. Estimant que le SG de l’ancien parti unique a perdu son sang-froid, en commentant ses propos exprimés lors du meeting de vendredi dernier, Amara Benyounes affirme que celui-ci a » commis un gros mensonge et un grossier commentaire « . Taillant en pièces les assertions de Belkhadem qui avait affirmé, toute honte bue, que le SG du l’UDR s’est exprimé contre les marches dénonciatrices du terrorisme, le communiqué signé par M.Benyounes rappelle que la presse nationale peut témoigner que » je me suis personnellement félicité que pour la première fois, les Algériens se sont exprimés à travers toutes les wilayas du pays, contre le terrorisme; mais j’avais appelé bien avant tous les cadres et les militants de l’UDR à participer massivement à ces manifestations « . Amara Benyounes se défend d’avoir attaqué, encore moins insulté Belkhadem, estimant que cela ne fait pas partie de » ma philosophie politique ni de mon comportement d’homme ». Cela étant, l’ancien ministre de la Santé apporte une précision de taille, en soulignant que le leader du FLN » est un adversaire politique que je combattrai au plan des idées parce que sa vision de l’Algérie est différente de la mienne « .
Le SG de l’UDR juge, plus loin, l’attitude de Belkhadem, de scandaleuse lorsque ce dernier dit cantonner le parti de l’UDR » dans l’informel politique « . » Non seulement sa position est scandaleuse, mais elle nous fournit un début de réponse sur le gel de l’agrément de l’UDR auquel, apparemment, M. Belkhadem n’est pas étranger « , précise Amara Benyounes. Et de prévenir les Algériens sur l’avenir des libertés individuelles et collectives, s’il advenait que le chef de file du FLN parvenait à détenir les rênes du pouvoir.
Plus critique, le premier responsable de l’UDR dit » préférer être élu à la tête de mon parti pour des militants, quand bien même leur nombre parait être contenu dans une cabine téléphonique, que d’être désigné de nuit par un juge dans un tribunal » dans une allusion claire à la destitution aux allures de putsch de Ali Benflis sur décision de justice. Indiquant que M.Belkhadem n’a pas apporté une réponse de fond à la question qui l’avait amené à commette ce dérapage, Amara Benyounes s’interroge comment » un partisan, voire un artisan du contrat de Rome, peut aujourd’hui faire dans la surenchère antiterroriste et suggérer que la charte pour la paix et la réconciliation nationale est le prolongement de Saint Egidio. « . Voulant rappeler certaines vérités et réaffirmer ses positions, au demeurant immuables, le SG de l’UDR note que » nous, nous considérons toujours que le contrat de Rome était une abdication de l’Etat républicain devant le terrorisme intégriste, alors que la charte est un acte de générosité d’un Etat fort.
La défaite militaire du terrorisme ne saurait se transformer en victoire politique de l’intégrisme. » Et de conclure que » c’est sur ce terrain -politique- uniquement sur ce terrain, que nous attendons M. Belkhadem »
H. L.