Un réseau de soutien au terrorisme devant le juge

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C’est dans une salle pleine à craquer que s’est ouvert hier au tribunal criminel près la cour de Béjaïa le procès de 15 présumés membres du réseau de soutien au terrorisme. Sur les inculpé pèsent les accusations d’adhésion à un groupe de terroristes en connaissance de cause des buts poursuivis par ce groupe, de kidnapping et de séquestration, d’agression et d’incitation au meurtre et au désordre, de détention d’armes et de munitions interdites et de fabrication de bombes artisanales.

Le box des accusés s’est vite révélé trop exigu pour contenir ses occupants. Les robes noirs de la vingtaine d’avocats de la défense n’ont pas manqué de se bousculer tant l’espace qui leur a été réservé n’était pas prévu pour un nombre aussi important. Ce qui rend le procès difficile à suivre, d’autant plus que la sonorisation était défaillante et qu’un bruit de fond arrive avec constance de l’extérieur.

A l’interrogation de D. M., accusé principal, âgé de 36 ans, originaire de la wilaya de Boumerdès, arrêté à Béjaïa le 10/09/2006 alors qu’il effectuait des achats pour le compte de GSPC, l’assistance apprendra qu’il a rejoint les rangs de l’AIS en 1994. Et, après avoir participé à plusieurs assassinat de gardes communaux à Sidi Daoud, sa ville natal, il a demandé à ses supérieurs de le muter sur les montagnes du Djurdjura, puis à Batna avant d’atterrir dans le massif boisé de Béni K’sila où il s’occupera des finances de GSPC. Selon les PV du juge d’instruction lu par le président du tribunal, il a pris une part active dans des embuscades qui ont coûté la vie à plusieurs gendarmes à Tighramt, à Béni K’sila, à Bourbatache et des policiers à El Kseur. Dans ce garage loué par l’accusé à Akbou la police a découvert un lot de 300 jerricans de 20 litres chacun de matière explosives destinées à la fabrication des bombes artisanales.

Le président du tribunal reproche également à l’accusé d’avoir par l’entremise de son neveu S.R., raquetté la somme de 70 millions de centimes en deux tranches de 35 millions chacune, S.A., un industriel de l’agroalimentaire.

A la confrontation S.A. reconnaît avoir remis en deux parties, l’une de 50 millions et l’autre de 20 millions ce montant non pas aux terroristes dont il a selon ses dires bravé les menaces mais à son neveu et à titre de prêts pour l’aider à nourrir sa famille.

L’accusé D.M., a également été confronté avec son autre victime B.A., un homme d’affaires qu’il a enlevé, séquestré et rançonné pour la somme de 950 millions de centimes.

L’audition de l’accusé principal D.A, se poursuit encore au moment où nous mettons sous presse.

B. Mouhoub

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