»La réussite n’est pas toujours garantie »

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Depuis sa création en 1998, le dispositif ANSEJ a-t-il réussi à peser sur le taux de chômage élevé de la wilaya ?

Ce dispositif, qui consiste à aider les jeunes promoteurs dans la réalisation de leurs projets, s’est imposé dans la wilaya comme étant « Monsieur emploi ». Nous sommes les premiers créateurs d’emploi, que ce soit direct ou indirect. En un laps de temps record, l’ANSEJ a réussi à amortir le taux de chômage à Béjaia. Les résultats, constatés sur le terrain, sont le nombre de micro-entreprises crées depuis la création de ce dispositif, qui dépasse aujourd’hui 4 200. En langage des chiffres, de juillet 1998 au 31 mars 2007, le nombre de dossiers déposés à notre niveau est de 11 400. Sur ce nombre important, 4 425 projets ont bénéficié d’accords bancaires. Il en résulte, par ailleurs, 12 000 emplois directs. Ceci pour la phase création. Pour ce qui est de la phase d’extension, durant cette période, le nombre de dossiers déposés à notre niveau pour bénéficier d’un autre prêt bancaire afin d’étendre leurs projets dépasse 148 dont 20 ont bénéficié d’autres prêts. D’autre part, ils sont quelque 62 emplois supplémentaires à être crées.

Notre souci majeur est d’encourager l’investissement dans les activités les moins répandues, car c’est à travers ces opérations productives, qu’on a réussi à répondre aux besoins du citoyen dans certains domaines tels que le transport, pharmacie, location de voitures… et autres. Par ailleurs, 20% des projets concrétisés sont créés par la gent féminine qui investit tous les secteurs d’activité. On les retrouve dans le bâtiment, le transport et les services. Chose qui ne se fait pas auparavant.

Sur le nombre de dossiers financés par les banques, 425 entreprises ont mis la clef sous le paillasson. La formation et la pratique ne sont-elles pas à l’origine de cet échec ? A moins que ce soit les taux d’intérêts élevés qui aient précipité ces faillites ?

La réussite n’est pas toujours garantie. Quand bien même on ne peut pas évaluer le nombre réel de ces jeunes entrepreneurs qui abandonnent l’activité, leur chiffre reste insignifiant si on le compare à ceux qui réussissent et qui sont à présent au stade de l’extension. Il est vrai que la formation des promoteurs a toujours été une préoccupation majeure pour les jeunes, mais tant qu’il n’existe aucun décret imposant leur formation avant la concrétisation de leurs projets, il nous est difficile de répondre aux besoins de toutes ces énergies en matière de stage. En dehors de l’accompagnement qu’on leur assure avec les moyens de bord, on leur procure également quelques informations sur le management, le marketing la gestion et la comptabilité. Ces données sont liées beaucoup plus à l’environnement de l’entreprise. Ces initiatives restent propres à l’établissement en l’absence d’un décret imposant leur formation. Cela dit, nous espérons qu’avec le minimum de savoir que l’étudiant acquiert à l’université, l’expérience viendra après la pratique. Mais cela n’a jamais été à l’origine de l’échec de certains d’entre eux.

Quant à la bonification, celle-ci est claire. Elle est de 50% sur le taux en vigueur, mais qui est aussi uniforme dans toutes les banques qui sont soumises aux conditions créditées par la banque d’Algérie.

Quelles sont les conditions d’éligibilité au projet d’investissement ? Les secteurs d’activité dans la wilaya sont-ils pris en considération?

D’abord, il faut savoir que les conditions d’éligibilité à ce processus sont régies par la loi. Des formalités qu’il faut respecter. Le jeune ne doit pas dépasser 35 ans sauf s’il s’engage solennellement à créer des emplois permanents. Et il faudrait aussi que le promoteur ait un savoir-faire dans le domaine. A cela s’ajoute l’apport personnel dans le montage financier qui peut varier entre 5% et 10% selon le montant total du projet. Une fois ces exigences satisfaites, il n’y a aucune raison pour que le dossier soit rejeté.

Par contre, il y a lieu de savoir que certaines activités sont suspendues dans la wilaya pour des raisons de saturation. C’est-à-dire ces dernières connaissent un afflux, telles que le transport urbain, la location de véhicules.

Cela ne devrait-il pas se faire par rapport aux besoins des communes en matière d’entreprises pour leur développement ?

Effectivement, cela devrait se faire dans ce sens, mais rien ne se fait malheureusement, bien que nous ne cessions de le demander aux premiers magistrats de chaque commune pour cerner leurs besoins. C’est important de savoir où les jeunes veulent investir. Pour avancer dans cette politique, il nous faut une banque de données pour qu’on puisse encourager cette dynamique créatrice. Cette étape nous permettra, sans doute, d’avancer en appuyant toutes les idées nouvelles qui pourront contribuer au développent de ces régions. Les informations qu’on a à notre niveau ne nous permettent pas d’élaborer telle ou telle activité dans une région quelconque, nous nous contentons d’accompagner ces jeunes en leur facilitant les tâches notamment au niveau des banques.

Existe-il une main tendue à l’endroit des étudiants ? Si oui, quels en sont les résultats ?

Nous travaillons en partenariat avec l’université avec laquelle nous entretenons d’excellentes relations. Nous sommes en étroite collaboration avec cette institution. Nous accompagnons les étudiants de fin de cycle, déterminés à se lancer dans ce processus au lieu d’attendre un emploi inutilement, pour les sensibiliser et les orienter dans leurs démarches. Nous avons également signé une convention pour concrétiser leurs projets, notamment en organisant des cycles de conférences-débats pour mieux les imprégner sur les formalités à suivre. Encore une fois, nous les accompagnons avant, au moment et après la création de leurs micro entreprises. Et puis, nous imposons un contrôle régulier en effectuant des visites impromptues à ces jeunes promoteurs pour s’enquérir des conditions d’hygiène et de la conformité.

F. Lahiani

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