“Notre activité mérite plus de considération”

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L’activité artisanale mérite une vulgarisation et une prise en charge effective par les responsables du domaine.

Dans la wilaya, on peut aisément et sans risque de se tromper la classée comme la deuxième activité économiques derrière l’agriculture. En effet, tout le monde aurait certainement remarqué les différents objets et ustensiles de cuisine fabriqués à base de bois, argile et de terre, étalés dans des baraques de fortunes longeant la RN5 et destinés à la vente, de la localité d’Aomar à M’chedallah en passant par Kalous, Aït Laâziz et… Ighrem. Des articles soigneusement décorés et fabriqués depuis la nuit des temps par les artisans de ces régions souvent avec des moyens rudimentaires et locaux, sans aucune aide de l’Etat.

Toutefois, lors du deuxième salon de l’agriculture tenu récemment à Bouira organisé par la DSA en collaboration avec la chambre de l’artisanat et des métiers, nous avons rencontré le jeune Taleb Sadek, fabricant d’articles en bois venu participer avec ces multiples réalisations des ustensiles et d’autres services de tables, tasses, louches, assiettes, cuillères ornés en signes kabyles, des souvenirs étaient accrochés portant des versets coraniques, etc., qui attiraient les visiteurs et les curieux. Originaire de la commune d’Aghbalou (Ighil Azem), il nous dira n’avoir suivi aucune formation dans le domaine mais qu’il avait tout appris avec son oncle ainsi que des amis avant de se lancer en solo depuis l’année dernière. Ces objets sont fabriqués à base de bois de frêne, l’olivier et le chêne récupérés dans la région ou achetés auprès des privés ainsi que des importateurs spécialisés à des prix très élevés, à cause de son indisponibilité.

C’est pour la troisième fois que Sadek Taleb participe à une telle manifestation, la première a eu lieu à Béjaïa la fin de l’année 2006. C’était le salon du bois et en mars dernier au Salon arabe des métiers artisanaux d’Alger, il dira que ces deux participations lui ont permis de tisser des liens avec d’autres artisans des différentes régions du pays et d’échanger leur savoir-faire et contacts. Se considérant plutôt artiste qu’artisan, T. Sadek envisage de se lancer dans la création d’ouvrages d’art, très bien sculptés. Néanmoins, il regrettera l’incompréhension des clients qui considèrent ses produits d’onéreux, sans chercher à comprendre la valeur marchande du bois et la délicatesse de leurs réalisations… Ajouter à cela, la concurrence déloyale imposée par des importateurs d’articles chinois qui inondent le marché algérien “l’Etat doit protéger notre activité qui à ce rythme risque de disparaître”, insinua-t-il.

Rayane B.

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