Comme tout le monde peut le constater, la dégradation qui affecte le site Abane-Ramdane, site “ingénieusement” édifié dans les années 90 connaît ces derniers temps des seuils préoccupants, notamment au niveau de son espace vert, qui continue dans l’indifférence totale, à subir des actes délituels programmés. En effet, après avoir dénoncé cet état de fait, il y a environ deux années de cela — à savoir la démolition des plaques en marbre blanc — matériau formant le flanc sud du site — et qui n’ont jamais été remplacées, c’est au tour d’un troupeau de caprins et d’ovins de venir paître dans ce jardin en toute quiétude sous le regard d’une population indifférente. Nous n’avons pas pu prendre en photo la scène sur le vif et les arbustes, les rosiers… non entretenus ne fleurissent plus et, ne sont pas du reste épargnés par ces animaux, circulant en plein centre-ville sans que le ou (les) propriétaires ne soient inquiétés. “Ce patrimoine public national destiné à préserver notre histoire et la mémoire collective est menacé de disparition” remarque un lycéen. “Ces actes délictuels sont irresponsables !”, s’inquiète un autre jeune. Une personne âgée conclut “Il faudrait que tout le monde mette un peu du sien pour comÒÒbattre de tels actes de sabotages et bannir la dégradation de notre localité ô combien historique et avide de croissance et de développement”.
Les intervenants n’ont pas tort, puisque ces actes désolants de sabotage, prémédités ou pas, qui se multiplient ces derniers temps en Kabylie traduisent une haine inqualifiable et indescriptible de tout ce qui représente un symbole de résistance dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et de la démocratie.
Ces comportements irresponsables n’ont pas épargné, pour rappel, les stèles érigées à la mémoire du rebelle “Lounès Matoub” dans plusieurs localités. Grande figure de la révolution reconnue à l’échelle planétaire, incontestablement “Abane Ramdane” et beaucoup d’autres, est l’homme qui a tout donné pour que notre pays soit aujourd’hui indépendant et républicain. Devant cette situation de laisser-aller, les autorités et les familles dites révolutionnaires sont interpellées encore une fois pour mettre un terme définitif à ce comportement honteux. La préservation de ce lieu symbolique, qui a coûté beaucoup d’argent (plus d’un milliard de centimes) à l’Etat, nécessite l’affectation de deux ouvriers permanents qui feront à la fois office de gardien et d’entretien. Rappelons pour l’histoire seulement que tous les vestiges coloniaux à l’image des portes d’entrée et de sortie de la ville, ont été anéantis du temps du parti unique du FLN, sans oublier le cimetière chrétien dit “Takerabt ou roumi” qui a été profané sans que personne ne réagisse. Cet endroit sur lequel est bâtie la cité du 5-Juillet s’appelle aujourd’hui “cité fantôme”.
S. K. S.
