Il vous a été donné, lors de cette campagne électorale, de jeter votre venin et de cultiver l’invective contre vos anciens compagnons de route pour le seul tort qu’ils aient quittés ou étaient liquidés des rangs du parti. De passage à Tizi Ouzou, vous franchissez le Rubicon en insultant deux lieux symboles de la wilaya de Tizi Ouzou : la Maison de la culture et l’Université ; deux institutions qui – indice révélateur de votre haine et de votre esprit de vengeance-portent le nom de l’illustre feu Mouloud Mammeri dont vous semblez ne pas partager le combat et voudriez souiller la mémoire. Chose qui ne m’étonne guère.
Messieurs,
En choisissant l’invective, vous vous êtes mis dans une spirale impitoyable où votre destin est sinistrement semblable à celui des guerriers vandales. Vous avez réussi la prouesse de détruire un combat et un projet construits depuis des générations par une race d’Hommes qui ont tout consenti et qu’il vous sera, malheureusement, difficile d’égaler. Preuve en est qu’en voulant en finir même avec leur mémoire, vous piétinez l’honneur de leurs familles. Et là, parlons-en : les familles Ouahioune, Bacha, Tigziri … sont totalement oubliées.
Messieurs,
Je vous ai entendu traiter de corruption et en accuser beaucoup de vos anciens compagnons que vous vouez aux gémonies. je pose la question de savoir qui a accumulé un patrimoine digne d’un prince du Golfe depuis l’avènement de multipartisme. Vous ou moi ? D’ailleurs, encore une fois, si vous désirez parler de nos patrimoines personnels, je vous invite volontiers à un débat public.
Messieurs,
Vous vous êtes attaqué à la Maison de la culture et à l’Université de Tizi Ouzou en les qualifiant de SAS (sinistre section administrative spécialisée de l’ère coloniale) et de lieu de débauche. Je pose la question de savoir comment inviter les Kabyles à voter pour votre liste et traiter leur progéniture de débauchée ?
Il est vrai que quand on a perdu un espace de lutte pour avoir trop menti, l’insulte et l’ignominie deviennent le rempart. Je ne dresserai pas le bilan de notre action à la Maison de la culture depuis que j’ai eu l’honneur de prendre les rênes de sa gestion, ainsi que l’honnêteté, la disponibilité et le dévouement qui caractérisent le comportement de son personnel.
Je laisserai le soin au mouvement associatif, aux artistes et aux acteurs du domaine ainsi qu’au merveilleux public de le faire. La solidarité qui m’a été manifestée par tout ce monde suffit pour croire en la justesse de mon combat que je continuerai à mener avec abnégation et engagement. Cette noble mission servira à relever la tête de notre région que nous devions asseoir dans une dynamique de développement harmonieux et durable.
Messieurs,
Sur vos insultes, je préfère faire l’impasse et vous dire simplement qu’encore une fois vous vous tromper d’ennemis et de combat ! Quant aux attaques dirigées contre ma personne et ma famille, comme disait feu Mammeri : “Je fais l’hypothèse, charitable que cela n’a été chez vous qu’erreur d’information”
Messieurs, l’humilité est un trésor auquel n’accèdent que les grands hommes. Cela vous manque affreusement et vous devriez en souffrir. Votre arrogance et votre ego surdimensionné ont poussé les meilleurs à démissionner pour vous laisser la besogne de faire couler le navire démocratique. L’on a compris lorsqu’à la télé vous annoncez à un journaliste : “Il n’y a pas un homme capable au sein du parti pour le driver. Si vous trouvez un, demandez-lui de venir prendre ma place”.
Les martyrs du parti se retourneront dans leur tombe puisque d’après vous, après 18 ans de combat, la relève n’est guère assurée. Encore comme disait, à juste titre feu Mammeri : “Vous ne pouvez pas être en même temps progressiste dans les mots, totalitaire dans les faits”.
Messieurs,
Je vous abandonne enfin, à vos insultes et ignominies et je vous plains dans votre piteuse posture de fous déchaînés. Le combat se mène avec et parmi les humbles, mes semblables. Je ferai l’effort de tourner la page ; l’immoralité, étant un repère de votre action et enfin comme disait encore feu Mammeri : “tout le reste n’est que littérature”.
Ould Ali El Hadi
Directeur de la Maison de la culture de Tizi Ouzou.
