En cette période de fin de saison ou seulement trois matches restent à jouer, les tractations et les contacts vont crescendo pour s’offrir les services de tel ou tel joueur. Monnayant des sommes mirobolantes, les présidents de clubs qui ne cessent de crier sur tous les toits que les subventions tardent à venir et que les caisses sont vides, se permettent de faire du pied aux joueurs qui leur semblent aptes à apporter un plus à leur équipe. Il n’y a pas si longtemps, c’est à dire deux jours, le président de la JSK Moh-Cherif Hannachi aurait proposé six millions de dinars au joueur du CA Batna, Yacine Amaouche, pour l’enrôler dans les rangs de la JSK. Plus loin à l’Est, précisément dans la ville du jujube, Aïssa Menadi, le boss de l’USM Annaba, est allé encore plus loin dans des propositions aux joueurs dont il souhaite s’offrir les services. En effet, concernant l’attaquant de la JSK, Hamza Yacef, celui qui est connu pour ne pas lésiner sur les moyens a carrément versé dans le défi en doublant la mise sur toute proposition faite par Hannachi pour garder ce joueur en fin de contrat. Sur le plan de la faisabilité, nul ne peut lui contester cette forme de proposition dès lors que les marchés sont ouverts et que les joueurs ciblés sont libres de choisir le club qui les intéresse. Si du côté des acteurs, rien ne semble aller à contre-courant de ce qui se fait ailleurs, force est d’admette que le nerf de la guerre, dont ils bénéficieront reste douteux et ne répond presque à aucune écriture comptable. On a eu ouï-dire que des sommes dépassant les dix millions de dinars auraient été retrouvées dans des coffres de voitures après avoir servi à financer des transferts de joueurs. Plus grave, quand un joueur est « vendu » à un club étranger, on susurre que le montant de la transaction ne rentre jamais en Algérie. Le président concerné préférant gonfler un compte ouvert outre- mer. Et c’est pour cela qu’au cours de la saison footballistique, l’on entend s’égosiller ces mêmes boss réclamant l’arrivée de la subvention de wilaya ou une quelconque aide émanant du ministère. Il faudra bien qu’un jour, la Fédération se penche sur cette question pour déterminer avec minutie l’origine et le sort de ces sommes d’argent qui donnent le tournis aux plus blasés. Il faudra également que vienne un jour où les présidents de clubs soient les pourvoyeurs de fonds et non les bénéficiaires de toutes ces subventions étatiques ; Pour cela, une intervention des services de la jeunesse et des sports secondés par l’IGF est d’autant plus urgente afin que le football puisse bénéficier de toute cette manne pour son essor. Et Dieu seul sait s’il en a grand besoin.
Yannis Zafane
