Même durant les dures années de terrorisme, il n’y a jamais eu un dispositif sécuritaire aussi impressionnant à la veille d’une élection. Même lors de l’élection présidentielle de novembre 1995, quand le terrorisme islamiste était à son paroxysme, le dispositif militaire et les contrôles n’étaient pas de cette envergure. Pas moins de cinq barrages (militaires, gendarmerie et brigades mobiles de la police judiciaire) séparaient hier Tigzirt du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. La nouveauté, c’est aussi la manière extrêmement scrupuleuse avec laquelle les véhicules sont passés au peigne fin. Pratiquement toutes les voitures sont arrêtées et fouillées. Les plus visés sont les véhicules utilitaires tôlés ainsi que les fourgons de transport. Par exemple, avant d’accéder au centre-ville de Tizi Ouzou, l’automobiliste doit traverser trois barrages. Le premier, celui des forces combinées ANP-BMPJ est dressé au niveau du pont de Bougie (intersection Ouaguenoun-Tigzirt), le deuxième au niveau du carrefour Azazga-Tigzirt. Le troisième au niveau du cimetière de M’douha ou bien à l’Habitat. Des encombrements monstres sont provoqués durant toute la journée. Cette situation persiste depuis une dizaine de jours et s’est accentuée depuis deux jours. Des hélicoptères en nombre important sillonnaient à basse altitude tout le territoire de la wilaya. Aussi étrange que cela puisse paraître, la population est restée indifférente devant ce branle – bas de combat sécuritaire. L’évènement n’est pas ou peu commenté par les citoyens. Cette indifférence est enregistrée également concernant les élections législatives d’aujourd’hui. La population de Tizi Ouzou vaquait normalement à ses occupations. Aucun signe que des élections vont se tenir. Dans le siège du RCD, au Bâtiment bleu, seulement sept personnes étaient présentes hier devant l’écran de télévision sur lequel était diffusée une cassette vidéo.
Arezki Bougaci