Avouer que prêter l’oreille, n’est pas du tout aisé, et souvent pas très commode non plus, vu le manque de temps, l’absence de tact, perte de certaines valeurs, nostalgie des vertus et des situations paisibles, tout cela y contribue. Etre à l’écoute, n’exclut pas ne pas être en mesure et capable de tout recueillir, tout enregistrer ou de bien se concentrer, n’exclut pas aussi cette envie folle de vouloir se mettre à la place de l’autre, pour que lui à son tour se mette à votre place et pouvoir vous écouter et comprendre qu’écouter d’abord et de comprendre ensuite, deux tâches pas faciles à gérer et encore moins à assumer. Si par hasard on parvient à assimiler tout ou même rien, on préférerait le rien puisque » le rien à faire » est souvent plus accessible et surtout plus prétextant à l’écoutant, contrairement à l’écouté qui calque sa situation sur vous. Un regard hagard et pourquoi pas sournois braqué sur vous, en face, la personne préposée ennuyée, désemparée et perdue, cette personne perplexe mais confiante essayant d’articuler, de gesticuler pour pouvoir décrire son désarroi, son malheur, et faire de son mieux pour transmettre carrément ce qui ne va pas, chez elle et vous sensibiliser quoi !
De ce fait elle se livre à vous, à l’instant même vous êtes son secours, son souffle, son écho, son dernier espoir tout court. Au cas ou vous ne l’êtes pas, C’est à dire, pas disposé, pas disponible et que votre esprit est légèrement débranché, dévié, et qu’à cet instant même vous réfléchissez à quel saint vous devez vous vouez, à votre tour, et est-ce que l’écouté peut écouter ? Là, vous devenez l’incompréhensible.
F. Metref