«Préserver l’école de la politique»

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Interpellé hier, en marge de la conférence de presse qui a trait à la coopération entre l’Algérie et l’Unesco tenue au niveau de son département, sur la suppression de la branche des sciences islamiques du cursus éducatif, une question qui a suscité ces derniers temps le courroux de plus d’un, notamment du côté des partis appartenant à la mouvance islamique, le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, a tenu à émettre, une fois de plus, ses précisions concernant cette affaire, qui pour lui est loin d’être préoccupante. «Arrêtons de mêler la politique à l’éducation. Eloignez-là de l’école », a-t-il lancé avec un air déterminé pour couper court à toutes spéculations qui d’après lui, ne font que «leurrer l’opinion publique». Pour lui, c’est de la pure spéculation. D’ailleurs, ajoutera-t-il pour appuyer ses dires « pourquoi personne n’a soufflé mot sur les 7 autres branches que nous avons recalées vers le cycle d’études universitaires». En effet, dans le cadre de la réforme, il a été décidé de reporter dès la prochaine rentrée scolaire, huit spécialités sur les quinze, dispensées actuellement, vers l’enseignement supérieur. Il s’agit des techniques comptables, des lettres et des sciences humaines, des lettres et sciences islamiques, électronique, de l’électromécanique, de la fabrication mécanique, de la chimie, des travaux publics et du bâtiment. Au demeurant, le n°1 du secteur de l’éducation a, pour contrecarrer ceux qui nourrissent cette grogne, affirmé qu’il n a jamais été question d’abroger l’éducation islamique en tant que filière du cursus scolaire. «L’éducation islamique est essentielle et obligatoire», a-il dit en précisant que cette décision s’inscrit dans le cadre de la réforme. «Nous voulons par cette décision éviter la spécialisation précoce qui a fait démontrer ses limites», précise Benbouzid qui, à l’occasion, informe que désormais la spécialisation ne se fera qu’une fois arrivé à l’université. C’est la seule façon, dira de surcroît le ministre, pour assurer un minimum garanti de connaissances pour les élèves. «De par le monde, l’enseignement secondaire ne constitue plus actuellement une étape de spécialisation, c’est pourquoi nous avons restructuré l’enseignement secondaire de façon à constituer une étape où seront consolidées ces connaissances de bases, en langues, en mathématique, en sciences, en informatiques et en langues étrangères», peut-on lire dans le communiqué du ministère parvenu hier à notre rédaction. Dans ce même document, le premier responsable du secteur a assuré, en outre, «que contrairement a ce qui a été avancé ici et là, il faut préciser que les spécialités qui ne figurent plus dans la nomenclature des filières de l’enseignement secondaire, n’ont pas été supprimées de la gamme des spécialités universitaires. Les instituts supérieurs des sciences islamiques continueront à exister pour recevoir des étudiants.» Mieux encore, à partir de l’année prochaine, tous les titulaires de toutes les séries du baccalauréat peuvent postuler dans la filière sciences islamiques. A la question de savoir qu’elle serait donc le sort des enseignants qui assurent cette discipline, le ministre a explicitement déclaré que leur poste est maintenu. Certains d’entre eux vont bénéficier d’une formation continue au même titre que les autres enseignants des autres branches. D’ailleurs, dans le cadre de la coopération avec l’Unesco qui se situe fondamentalement au niveau de l’appui à la réforme du système éducatif, le ministère de l’Education émettra une proposition à cette dernière pour qu’il nous accompagner le processus de la formation des formateurs en cours d’emploi, dans la mise en place d’un système d’évaluation, car d’après le ministre, ce dernier fait défaut dans notre pays et également dans la conception et l’élaboration des manuels scolaires. M. Benbouzid a laissé entendre que dans le cadre de la coopération, l’Unesco a dégagé depuis décembre 2003 dans le cadre du projet dit PARE une enveloppe financière de l’ordre de 702 000 dollars, dont 60% de ce budget est d’ores et déjà consommé. Le PARE contient deux objectifs spécifiques. Il s’agit du renforcement de la qualité de l’enseignement obligatoire et la régulation des flux scolaires.

Wassila Ould Hamouda

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