Prolifération des marchés

Partager

Les marchands ambulants ne sont plus ces étrangers indésirables que l’on renvoyait, il y a peu, dès leur arrivée au village. Au contraire, ces derniers temps, ils sont plutôt les bienvenus puisque d’une part, ils affichent des prix concurrentiels et d’autre part, ils représentent une source d’argent non négligeable pour renflouer la caisse de la commune. En effet, pour avoir le droit de stationnement, les marchands ambulants sont soumis à un “impôt” dont la valeur est décidée par l’assemblée du village. La plupart des villages d’Aïn El Hammam se sont dotés de marchés. A Taourirt Menguellet, c’est deux fois par semaine que les commerçants “itinérants”, étalent leur marchandise sur la place du village, au grand bonheur des personnes âgées et de ceux qui ne peuvent faire leurs courses, ailleurs. La clientèle est mixte et chacun semble trouver son compte. Le village tire un bénéfice de cent dinars par commerçant. A Ath Ailem, c’est trois fois par semaine que les clients attendent de bonne heure, l’arrivée de l’épicier ambulant qui affiche des prix attractifs. Il en est de même à Agouni N’Telsent, Ahechad et les autres agglomérations qui s’accommodent de ces marchés intra muros.

Fini donc les marchés hebdomadaires de la ville, réservés aux hommes uniquement. A Ahechad, à quelques encablures du centre-ville, le marché des femmes s’est installé durablement et la clientèle exclusivement féminine, ne rate jamais le rendez-vous du dimanche matin. Tant mieux pour elles ; elles auront, pour une fois, l’occasion de faire leur marché comme des citadines, en fonction des besoins du ménage. Les hommes qui voient leurs prérogatives se réduire, un peu plus, ne semblent pas y voir d’inconvénients. Au contraire, “le marché devant la maison”, comme ils se plaisent à le dire, représente la fin de la corvée hebdomadaire. Il n’y a pas si longtemps, les mâles ne pouvaient même pas être effleurés par l’idée d’envoyer leurs femmes aux marchés, sans risquer de devenir la risée du village. C’est un autre indice qui indique que la société a changé. Il faut cependant noter que certains produits périssables, comme les laitages et dérivés ne doivent pas être exposés au soleil et à la poussière car ils mettent ainsi en danger la santé des consommateurs. Les responsables doivent y veiller. Ne pouvant supprimer ces marchés informels qui finissent par revenir, les pouvoirs publics devraient penser à y contrôler les conditions d’hygiène et de sécurité.

Nacer B.

Partager