Cherche députés désespérément

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Comme il fallait s’y attendre, à peine élus, les députés de la wilaya de Tizi-Ouzou n’ont plus donné signe de vie depuis le 16 mai 2007. Presqu’un mois après leur élection, les députés n’ont encore fait aucune apparition publique.

Même pas pour remercier les citoyens qui les ont élu comme cela a été le cas dans certaines wilayas. On a vu par exemple au lendemain du 17 mai des placards publicitaires où des députés fraîchement élus ont exprimé leur gratitude à ceux sans lesquels ils n’auraient pas pu accéder à un tel niveau de responsabilité.

Malgré les moments difficiles que traverse la population de Tizi-Ouzou après l’attentat de mercredi passé et la bombe désamorcée hier dans l’enceinte même de la gare routière, les députés aussi bien que les partis politiques “sont aux abonnés absents”. Cette désertion du terrain comporte le choix des 84 % des Kabyles ayant boudé les urnes le 17 mai dernier.

Les expériences précédentes ont déjà montré les limites du rôle du député dans notre pays. Les privilèges dont bénéficie l’élu à l’Assemblée populaire nationale rendent accessoires les intérêts du citoyen car comme personne ne l’ignore, dans la majorité des cas, les candidats à l’élection législative sont de condition matérielle modeste.

Une fois “plébiscité”, ils grimpent dans l’échelle sociale jusqu’à oublier la mission pour laquelle ils ont été investis.

C’est donc sans surprise que la population accueille le silence des députés nouvellement élus et des partis politiques suite à la dernière dégradation de la situation sécuritaire. Mais tout le monde sait, ici à Tizi-Ouzou, que les partis ressortiront de leurs ornières dans quelques mois à l’occasion des élections municipales. D’ici là, la population reste livrée à elle-même et à l’insécurité.

Arezki Bougaci

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