Besoin de Meilleures conditions d’exercice et de formation

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Les deux spécialités, à savoir, la psychiatrie et la psychologie ont actuellement un besoin primordial de  » meilleures conditions d’exercice et de formation  » pour que le thérapeute soit en adéquation avec l’évolution de ces secteurs et assure des progrès pour soutenir le patient, disent les spécialistes. Ces derniers, se sont réuni au cours d’une journée d’étude organisée par la Fondation  » Mahfoud-Boucebci « , recherche et culture. Lors de cette réunion, l’organisation  » restreinte  » de rencontres thématiques où les thérapeutes algériens peuvent débattre des sujets ayant une relation avec les domaines de la psychologie et de la psychiatrie, afin d’assurer un travail de réflexion sur leur situation et aboutir à des solutions, ainsi que l’absence des revues spécialisées, ont été déplorées par ces spécialistes. Dans ce contexte, le psychiatre, Amar Aouchiche, a déclaré que  » la prise en charge des patients est très difficile. » Il a ajouté que ces même patients ont  » uniquement les médicaments comme remède et une psychothérapie de soutien « .

Par ailleurs, le Dr Aouchiche affirme que  » le psychiatre algérien est totalement marginalisé, ce qui le pousse à s’interroger sur les possibilités qui lui sont offertes pour évoluer et apprendre quelque chose de nouveau dans une telle situation « .

Mettant en avant le manque de revues, de séminaires ou de rencontres sur les différents thèmes que traite la psychiatrie et d’échanges d’expériences avec les pays étrangers, l’orateur a évoqué le besoin de formation de la psychiatrie estimant que cette situation  » ne permet pas au psychiatre algérien d’être au fait de l’actualité et d’être au fait et en contacte avec les nouveaux développements qu’enregistre la psychiatrie dans le monde « .

Abordant les conditions de l’enseignement aux universités, le Dr Dalila Haddadi, maître de conférences et psychothérapeute, a indiqué que les universités  » ne sont pas favorables pour l’enseignant, vu le peu d’actions et d’activités pour assurer une bonne transmission du savoir dans ce domaine « , si ce n’est quelques initiatives et efforts personnels que fournissent certains enseignants, a-t-elle expliquée d’une part, et d’autre part, elle a constaté aussi que  » cette nouvelle génération d’étudiants n’a qu‘un seul souci principal : celui de décrocher le diplôme de fin d’études sans tenir compte des conséquences de ce comportement dans l’exercice du métier du thérapeute « , a-t-elle déplorée.

De son côté, le psychiatre Mohamed Abdenacer Laïd, a indiqué que les conditions dans lesquelles se fait le métier du thérapeute sont très difficiles, car, selon lui,  » le niveau social des populations assimile le psychiatre à un dernier recours, après avoir tenté d’autres moyens avec toutes sortes de soins traditionnels. » En outre, il a relevé un manque d’infrastructures d’accueil des personnes souffrant de troubles d’ordre mental et psychique, par rapport à d’autres spécialités médicales, plaidant pour un plus grand nombre de centres spécialisés,  » afin de recourir à d’autres solutions en matière de soins, mis à part la prescription de médicaments « . Le malade, a t-il expliqué,  » a besoin d’écoute, de contacts humain et d’une valorisation « . Pour cela, la psychiatrie nécessite, non pas de grands moyens ni d’équipements lourds, mais un nombre important de locaux. Il a affirmé, par ailleurs,  » qu’il n’y a pas de spécificité de souffrances des maladies mentales d’une société à une autre, mais seulement une différence dans son mode d’expression « . En cette même journée d’étude, placée sou le thème :  » L’identité du psychothérapeute  » le Prix Mahfoud-Boucebci 2007 a été attribué à la psychothérapeute Nelly Catalina Luisa Loumassine pour ses 25 années de dévouement à la cause du traitement des pathologies mentales.

A noter, que le Dr Loumassine, née au Paraguay, a fait connaissance en 1978 avec le défunt Mahfoud Boucebci, psychiatre assassiné à Alger le 15 juin 1993 sur le lieu de son travail, entamant, ainsi, une longue collaboration pour le bien-être, notamment, des enfants handicapés et le soutien psychologique aux familles victimes de la tragédie nationale.

Samira Oulebsir

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