Autopsie d’une débâcle

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L’USM Alger et le MC Alger disputeront la finale de la Coupe d’Algérie de cette saison. Les deux équipes ont décroché leur billet, vendredi, aux dépens, respectivement, de la JSKabylie par 4-1 et de l’USM Blida aux tirs au but. Si dans la ville des Genêts, le jeu était presque égal en ce sens que la lutte était âpre et la victoire longue à se dessiner, en revanche, à Blida, l’USMA a confirmé son statut de bête noire des Kabyles dans cette épreuve, puisque pour la sixième fois en autant de confrontations, les Algérois éliminent leurs adversaires. Cette fois -ci par un large score jamais réalisé auparavant. De plus, tous les observateurs ont été unanimes à avouer que ce jour-là, les Canaris avaient non seulement du plomb dans les ailes, mais affichaient nettement cette impression d’avoir la tête en l’air. Il était sincèrement difficile de faire la similitude entre le onze rentrant et le standing de ce club. Ils sont aux antipodes l’un de l’autre. L’équilibre (ou le déséquilibre ?) des forces était tel, qu’à la mi-temps, les Rouge et Blanc ont pris une avance de deux buts. Le premier a été inscrit à la 17′ par Abouta sur une faute de Yacef qui a mal contrôlé sa balle devant sa cage, le second sur penalty provoqué par le gardien Chaouchi sur Ammour et transformé par Boucherit à la 42′.

Si l’on devait situer la faille dans le dispositif mis en place, elle serait incontestablement, à chercher dans le choix des joueurs et dans le rôle qui leur a été dévolu. Que pouvait apporter un joueur comme Bendebka, pas encore huilé, ou un joueur comme Bengorine, vicié dans son attentisme alors que le milieu de terrain était vacant. Que cherchait Zafour dans les dix-huit adverses, lui qu’on sait maladroit face au gardien, et surtout l’on aimerait bien savoir le dessein de Yacef, pourtant si hardi habituellement, lorsque il se retrouve en villégiature en défense. Or, la première mi-temps n’était pas ce que l’on peut appeler celle de l’entraîneur, puisque dès la reprise, les camarades de Ghazi, auteurs d’une bonne prestation devant une formation de Tizi Ouzou méconnaissable, ont ajouté un troisième but à la 70′ par Abouta sur une contre-attaque menée par Ammour, meilleur joueur sur le terrain. La domination dans tous les compartiments était l’apanage des Algérois à telle enseigne que la plupart des actions dangereuses avaient pour cible le courageux gardien Chaouchi, seul contre tous. Il est même arrivé de voir des combinaisons de jeu qui naissaient dans les pieds de Zemamouche pour mourir dans les mains du gardien kabyle. C’en était trop comme humiliation à l’égard des Kabyles qui n’arrivaient même pas à s’offrir le luxe d’inquiéter sérieusement leurs adversaires, hormis sur l’action qui a amené le but. Maigre butin, s’il en est.

Fidèle à ses habitudes, le premier responsable du club, Moh Chérif Hannachi, s’est réfugié derrière l’archi-usé argument de l’arbitrage partial, consentant à peine à souligner la mauvaise prestation de l’équipe, sans mettre le doigt sur les véritables cause de la bérézina. Mais peut-il seulement le faire car, dans une grande mesure, il s’agit ni plus ni moins de sa propre personne ? Sa présence à la tête du club est devenue un réel abcès de fixation qu’il devient urgent de crever pour stopper la descente aux enfers. Refusant, par mégalomanie ou par aveuglement, de voir cette réalité, Hannachi se réfugie dans une politique de fuite en avant comme procéder, au mépris de la culture de stabilité de la JSK, à trois changements d’entraîneurs au cours de la même saison. Va-t-il se conduire de la même manière avec Aït Djoudi, bien que nous soyons les derniers à pleurer son départ, tant il est passé maître dans l’art de l’improvisation et prestidigitateur sans talent, mettant dans son chapeau d’excellents joueurs comme Marek, Douicher et Oussalah, pour en sortir des canards boiteux de l’acabit de Hemani, Abdeslem ou Bendebka. De grâce, quittez la table maintenant et rendez la JSK à ceux qui l’aiment sans en tirer aucune gloire ni aucun profit.

Yannis Zafane

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