C’est avec une grande émotion que Na Aldjia a vu défiler les premiers visiteurs de l’exposition. Un événement qui a pu drainer une grande foule en dépit de la canicule. Des photos inédites, des coupures de presse, des manuscrits du Rebelle, retraçant la vie et l’ensemble des œuvres de Matoub Lounès constituent l’essentiel de l’exposition qui s’étalera sur trois jours. « Cette exposition fait partie des activités habituelles de la Fondation Matoub Lounès. Une manière de pérenniser la mémoire du chanteur qui a fait la fierté de la Kabylie », nous dira Noureddine Medrouk, porte-parole de la Fondation Matoub Lounès. Matoub Lounès n’est pas mort. C’est le message de la Fondation aux milliers de visiteurs attendus durant ces trois jours. Ces derniers, constitués majoritairement de jeunes, ont afflué par centaines durant le premier jour de la manifestation. « Je ne suis pas différent de tous ces jeunes venus de partout pour découvrir, ou pour la plupart redécouvrir, tous ces trésors exposés. C’est de Matoub Lounes qu’il s’agit. C’est l’idole de tous les Kabyles. Je ne me lasserai jamais d’admirer toutes ces œuvres qui témoignent de la vie de mon héros. J’ai lu la totalité des articles de presse exposés. Et on dirait que c’est la première fois que je les parcours aujourd’hui », nous dira Yacine, étudiant en biologie. Au fond de la salle consacrée à l’exposition, un tapis pure laine ornait seul le mur qui lui a été dédié. Il s’agit de l’œuvre de la jeune Tilleli Belabbes, confectionnée amoureusement en 2000, aux lendemains de la mort du Rebelle. Au centre du tapis de 2 mètres sur 1.80, le signe berbère est majestueusement dressé. Le reste de la surface est consacré à un recueil de poèmes en caractères berbères sur Matoub Lounes. La jeune artiste très amoureuse de son œuvre ne veut la céder à aucun prix. A la demande aux nombreux visiteurs si le tapis était à vendre, Tilleli répondait qu’il n’avait pas de prix. A la journée d’hier était également prévue une animation en poésie. C’est à partir de 14 h que le jeune Massinissa Lounes, 22 ans, originaire de Taourirth Moussa Ouamer, a entamé son récit de poèmes sur le Rebelle. En fin d’après-midi, on se bousculait presque à l’entrée de la salle. Ça promet pour les deux jours qui restent.
Samia Ayouni