L’Hocine Amendes ou l’amour de la chanson

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Ces dernières années, de nombreux spécialistes voire des professionnels de la chanson kabyle, que ce soit des musiciens ou chanteurs notent et jugent d‘une manière juste ou fausse que la chanson kabyle connaît un grand recul. Sans doute, ils font allusion au style du non-stop “la chanson commerciale “ alors que ce dernier est trop demandé malheureusement par la nouvelle génération. C’est vrai, quand on écoute la chanson kabyle, précisément le style folklorique, le style phare en Kabylie, on dirait que la chanson est entrée dans une forte léthargie. Les mêmes textes reviennent, ainsi que les mêmes sonorités. Pourtant, il faut bien le dire, même s’ils sont rares, il y a des artistes qui font des merveilles et essayent de sortir de sentiers battus. L’exemple de l’un des artistes qui a prouvé ces capacités musicales, est L’Hocine Amendes, auteur compositeur, natif du village d’Ath Mendès de la localité de Boghni. Cet artiste de talent bercé par les chants anciens de Kabylie se lance très jeune dans la composition musicale et l’écriture de textes et de poésie. L’Hocine est connu aussi bien à l’étranger qu’en Kabylie. Ces débuts remontent à 1989 où il a rencontré en exil la célèbre Yasmina où ils ont fait un duo ensemble. Il s’agit de cette chanson intitulé “meligham avrid nervah” je te montre le chemin de réussite qui a séduit tout le public. Effectivement, L’Hocine n’a pas déçu, Yasmina, puisqu aujourd’hui Yasmina est devenue une star. La diversité de ses rythmes et la profondeur de sa voix dans son premier album, sorti en 1989 intitulé “Heznemth à Thulas” avec sept chansons, est le départ pour ce jeune qui a séduit toute une jeunesse. En France, il a animé plusieurs galas artistiques tout comme en Algérie. Ce contact avec le public kabyle lui a permis d’évaluer et de perfectionner sa composition dans son deuxième album où il a rendu dans l’une de ses chansons un grand hommage aux grands de la chanson kabyle comme Akli Yahiathen et Slimane Azem. L’Hocine Amendes a chanté l’amour, la vie sociale, la misère et autres et surtout la chanson engagée. A ce titre, il a enregistré en 2002 un autre album baptisé Ulac Smah Ulac et d’autres chansons du thème. L’Hocine se déploie dans des gammes souples et étale le monde dans ses contours, ses mouvements et son aspiration. Il faut noter que, quand on écoute ses chansons c’est comme si on lit un conte, il construit un récit musical aux couleurs diverses. Il plane dans les airs et élabore dans l’imprévu les moments forts. Il évoque aussi les rêves du cœur, la recherche de l’autre et de l’amour. En bref, c’est comme un feuilleton, l’amour ne mourra jamais. Il chante aussi ce qu’il a vécu puisque pour lui chacun interprète sa douleur. Il compose plusieurs textes à plusieurs chanteurs dont Yasmina. Après presque une carrière musicale d’une vingtaine d’années, le public le découvre encore une fois avec la sortie dans les prochains jours de son huitième CD titré Oulac Tsawil, dont l’une laissé dont son frigo musical Thoughachin Alathchanou, (mes chansons qu’elle chante)… un album où L’Hocine Amendes a partagé des duos avec de jeunes talents prometteurs comme la jeune chanteuse Hayat.

Amar Fedjkhi

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