Tout en tenant à « dissiper les confusions » notamment sur la sauvegarde des » composantes de l’identité nationale « , Ahmed Ouyahia dira qu’ » aucune approche politicienne n’entravera la réforme du système national de l’enseignement, en vue d’en moderniser les programmes dans la quête de la science, d’en adapter les cursus à tous les niveaux pour améliorer la formation dispensée, et d’en rationaliser la démarche pour éviter à nos enfants la désillusion d’une formation sans avenir dans le marché du travail « . Par « approche politicienne », le chef du gouvernement fait référence aux accusations soulevées par le parti d’Aboudjerra Soltani et des organisations qui lui sont proches, à l’image de l’UGEL dont le secrétaire général avait menacé d’organiser des manifestations publiques. De leur côté, les députés du Mouvement de la société pour la paix ont exprimé, du moins à titre individuel, leur désaccord avec le contenu de la déclaration de politique générale du gouvernement. L’un des ténors de l’ex-Hamas, Abderrezak Mokri, a déclaré dans les coulisses de l’enceinte parlementaire que son parti « n’est pas d’accord » sur plusieurs points développés par Ahmed Ouyahia. Pour lui, et d’autres encore, le fait que leur parti siège au gouvernement « ne remet pas en cause leurs convictions ». « Nous sommes d’accord, par exemple sur le principe de la réconciliation nationale, mais nous nous opposons sur la manière dont elle sera appliquée ».L’autre volet important abordé par Ahmed Ouyahia dans son discours est celui relatif à la crise de Kabylie qui a trouvé son dénouement grâce à « l’effort investi des années durant par le président de la République ». L’accord que le gouvernement a signé le 15 janvier dernier avec le Mouvement citoyen « sera loyalement appliqué dans sa lettre et dans son esprit », dira le chef de l’Exécutif qui précisera par ailleurs que ce protocole « n’est dirigé contre personne » car, a-t-il ajouté, « la démarche, dans sa philosophie même, n’a d’autre objectif que de consolider l’unité nationale sacrée, de promouvoir l’Etat de droit ».Sur un autre registre, Ouyahia a dénoncé les derniers actes terroristes, tout en appelant à une lutte implacable contre ce fléau même dans le sillage de la réconciliation nationale. Il a, en outre, lancé un appel à toute la société pour se mobiliser dans la lutte contre « les rentiers qui saignent l’économie nationale », comme il a mis en garde contre « les provocations de la population en abusant de ses revendications ».
Ali Boukhlef