M. Haddad Ali Ben Bouzid, du village d’Aït Frah, a toutes les raisons de se plaindre. Depuis l’éboulement qui a eu lieu en aval de sa maison, la vie de sa famille a basculé dans l’angoisse et la précarité.
C’est le 11 janvier 2001, après plusieurs jours de pluie, que le terrain situé en contrebas de sa demeure est parti, mettant à nu les fondations même de la bâtisse de deux étages, érigée sur le talus bordant le CW1 au lieudit “Thala beghrass”.
Actuellement, les passants s’étonnent que cette maison soit encore là, suspendue à une dizaine de mètres. Mais cette famille n’a hélas d’autres choix que de s’en remettre à la Providence et de se retrouver chaque matin, comme à l’aube d’une nouvelle naissance. Son fils, Mustapha, a écrit à toutes les autorités concernées de près ou de loin, dans le but de se faire aider dans la construction d’un mur de soutènement.
Le maire a été informé juste après la catastrophe. Mustapha affirme : “Le président de l’APC m’a assuré de sa compréhension et m’a dit d’attendre qu’il y ait quelque budget en faveur des victimes de calamités naturelles. Mais nous n’avons rien vu venir depuis”. Il a ajoute : “Nous ne demandons pas une assistance totale, mais au moins une aide municipale en matériaux, par exemple, tandis que l’on se chargera de la main-d’œuvre”.
Le mur projeté est de grande dimension, parce qu’il devra soutenir plusieurs maisons du quartier Haddad, sur une grande longueur. Il s’agit bel et bien d’un ouvrage d’intérêt général qui justifie une prise en charge dans un cadre budgétaire quelconque.
Le médiateur du wali, sensibilisé, a écrit aux autorités municipales pour exiger la prise en charge de ce cas, puis d’être tenu au courant des suites par un feed back informatif. Mais force est de constater que jusqu’à ce jour, rien n’a été fait.
Et cette famille de 8 personnes continue de vivre dans l’incertitude et la hantise de la pluie. Jusqu’à quand ?
Amarouche M.