Attentat à la bombe contre le wali de Tizi Ouzou

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L’explosion d’une bombe artisanale actionnée à distance au passage du cortège du wali. Elle s’est produite à 8h 54 mn exactement, à près de 400 m à la sortie de la ville de l’ex-Michelet, sur la route menant vers Aït Yahia.

Fort heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. L’attentat est certainement l’œuvre des groupes de l’ex-GSPC, sous la nouvelle appellation, le groupe El Qaïda au pays du Maghreb. Par miracle, le souffle et le champ de cette forte explosion a eu lieu entre deux véhicules de ce long cortège. Un élément de la brigade de la police judiciaire (BMPJ) a été très légèrement blessé à différents endroits du corps, par les gravats emporté par le souffle de la bombe. La voitures des policiers a été aussi légèrement endommagée.

L’attentat a visé certainement l’assassinat du wali de Tizi Ouzou. D’ailleurs, le véhicule où se trouvait El Hocine Mazouz l’a échappé de justesse,c’est une fraction de trois à cinq secondes, après le passage de la voiture du wali, que l’exposition a été actionnée. La bombe est très probablement artisanale, une arme terroriste utilisée lors d’embuscades et de guet apens organisés contre le passage de véhicules.

Il y avait dans le cortège, presque tout le staff de la wilaya, le chef du cabinet, le secrétaire général, le chef du protocole : plusieurs directeurs de wilaya, la directrice de la formation professionnelle, le directeur de santé, le directeur des travaux publics, etc…

Il y avait également la présence de plusieurs députés, des sénateurs à l’exemple de Rachid Arabi, Mohamed Stiet, etc., le cortège formé d’un quarantaine de voitures, après le dépôt d’une gerbe de fleur au carré des martyrs de M’douha de la ville de Tizi Ouzou, a pris la route vers la région de Aïn El Hammam, exactement vers la localité d’Aït Yahia pour un recueillement et des inaugurations et ce, à l’occasion du 45e anniversaire de l’Indépendance et de la fête de la jeunesse.

La déflagration a été de forte intensité. Immédiatement après l’explosion, tout le cortège s’est immobilisé. Un silence de mort a régné sur les lieux.

En dépit de la peur, les éléments du cortège et les services de sécurité qui l’accompagnent ont fait preuve de sang-froid et de courage. Le wali, le président de l’APW et d’autres personnalités ont été évacués et mis à l’abri par les services de sécurité et la garde rapprochée, dans un domicile d’un particulier se trouvant sur cette route à une trentaine de mètres du lieu de l’attentat. Immédiatement, en plus des services de sécurité qui accompagnaient le wali, il y a eu l’arrivée rapide en renfort d’autres unités de la gendarmerie, de police et de l’ANP. Un périmètre de sécurité a été établi. Près de 40 mn après, l’on a décidé de rebrousser chemin, vers Tizi Ouzou. La sécurité sur la route Tizi Ouzou-Michelet sur une distance de 50 km a été vite renforcée.

Le cortège est retourné directement vers le siège de la wilaya. Au salon d’honneur de la wilaya, plusieurs personnalités sont arrivées, parmi elle Ali Haroun. Après une trêve d’une quarantaine de minutes, le cortège wilayal, a décidé de poursuivre le programme de visite de la journée, en prenant la direction de Ouaguenoun. “Que celui qui ne se sent pas à l’aise pour poursuivre la visite qu’il reste ici” a déclaré avec humilité le wali de Tizi, à l’adresse de la délégation qui l’accompagnait.

Le policier blessé a été évacué vers l’hôpital de Tizi Ouzou. Le wali a changé de voiture. Il a pris place avec le P/APW de Tizi Ouzou dans une voiture banalisée. Le wali et la délégation qui l’accompagnait ont eu droit à des accueils très chaleureux dans les localités de Ouaguenoun, Makouda, Aït Aïssa Mimoun et Boudjima.

Ce n’est pas la première fois que des attentats ayant pour cible de hautes personnalités ont été perpétrés à Tizi Ouzou. Le 25 octobre dernier, aux environs de 20h, Rabah Aïssat, le président de l’APW de Tizi Ouzou, a été assassiné par un groupe armé de l’ex-GSPC. Le 7 juin dernier, une bombe a explosé à l’entrée de la gare routière de Tizi Ouzou, faisant un mort et huit blessés parmi les policiers et les civils.

Mourad Hammami

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