La gestion des risques bancaires en débat

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Sous le patronage de la Banque d’Algérie, l’Association des experts financiers volontaires américains (Financial Services Volonteer Corps-FSVC), et ce, dans le cadre du Programme américain de partenariat pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient (MEPI) lancé en 2003 par le Département d’Etat américain au profit des ces pays, a organisé un séminaire, hier à Alger, durant lequel a présenté les nouvelles techniques d’évaluation des risques bancaires et d’octroi des crédits. Lors de son allocution de bienvenue, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a fait savoir que l’équilibre entre les risques et le rendement étant le défi permanent de toute banque, nécessite le développement de techniques d’évaluation les plus avancées pour réduire les risques bancaires.  » Même si les nouvelles mesures de prévention ont permis une meilleure résistance des systèmes financiers aux risques  » a-t-il estimé, ajoutant au passage que  » la banque doit continuer à rechercher à intégrer les techniques et les standards internationaux qui font preuve d’efficacité dans la gestion des risques « . Aux yeux de Laksaci, l’évaluation périodique et le test de résistance aux risques doivent être des éléments de vigilance face aux risques bancaires. Abordant le contexte algérien, le gouverneur de la Banque d’Algérie a déclaré à titre de rappel, que le Conseil de la monnaie et du crédit avait instauré, dés 2002, une réglementation en matière de contrôle interne des banques qui est, selon lui, de standard international. Celle-ci, ajoute-il, est avant tout un cadre approprié pour la gestion la plus fine des risques bancaires qui met en avant l’importance de la mesure et de l’analyse des risques et les systèmes de leur surveillance.

A toutes fins utiles, les crédits à l’économie accordés par les banques sont de 1.941,2 milliards de DA à fin 2006 (contre 1.804 milliards de DA en 2005), avec une prédominance des crédits au secteur privé à hauteur de 52,8% de l’ensemble des crédits (contre 49,6% une année auparavant), tandis que la part du secteur public était de 47,2% (contre 50,4%). Par ailleurs, l’expert Garrett Glass a tenu à faire remarquer que les meilleures pratiques dans la gestion des risques bancaires sont celles qui sont basées sur les standards internationaux mais adaptées au contexte spécifique du pays qui les applique. Selon ce banquier, la gestion du risque par une banque se base fondamentalement sur la détermination d’une culture de gestion du risque au sein de l’établissement bancaire, la mesure du risque et la définition d’un minimum de rendement. Il s’agit, de savoir quels sont les risques qui fourniraient un meilleur rendement, de mesurer les pertes potentielles sur un produit dans des circonstances définies ou du pire événement présumé (crédits en souffrance). De son coté, M Harris Berger, expert au sein du FSVC,  » la gestion du risque dans une banque doit être basée, du point de vue organique, par la structuration d’un département de gestion des risques distinct du service du crédit au sein d’une banque  » a-t-il fait valoir. Le rôle de cette structure, ajoute-il, est non seulement de déterminer et de mesurer le risque mais aussi de donner des directives au client emprunteur et d’en vérifier l’application.

Salah Benreguia

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