Après une minute de silence, tenue à la mémoire des militaires tombés au cours de l’attenta kamikaze qui a ciblé la caserne de Lakhdaria, la parole fut donnée au Me Azzi Marwane, responsable de la cellule de communication au sein du comité de mise en œuvre des décrets portant » paix et réconciliation nationale « . De prime abord, Me Azzi a souligné, que la politique de réconciliation nationale, prônée par les pouvoirs publics, n’est nullement limitée aux terroristes, mais, soutient-il, » l’âme et le contenu de la Charte portant paix et réconciliation nationale sont la réponse globale à la tragédie nationale « , avant d’enchainer que » l’Etat n’a jamais cessé de combattre le terrorisme » depuis son avènement, » durant et après toutes les politiques prônées « . Allusion faite, aux lois de la Rahma et de la Concorde civile. » S’ils ont choisi de prendre cette voie, l’Etat en a pris une autre « , a-t-il déclaré avec insistance.
Abordant le chapitre de l’évolution des décrets d’application de la Charte depuis leur promulgation en février 2006, Me Azzi a souligné que l’opération d’indemnisation visent trois catégories classées dans ce qui est appelé » tragédie nationale » : il s’agit des familles des disparus, celles des victimes du terrorisme et celle des travailleurs radiés de leurs fonctions durant la décennie rouge, en ajoutant néanmoins, les familles de terroristes » à bas revenu ».
A ce propos, il a tenu à préciser » la contradiction des chiffres et les innombrables tentatives de fraude « , pour, a-t-il dit, » bénéficier de ces indemnités « . Il a cité » le cas de cette femme qui a assassiné son mari et l’a enterré chez elle, avant de se présenter à la justice pour la récupération du PV « …et où des règlements de comptes qui ont eu lieu sur le dos des disparus. En outre, le traitement des dossiers avance, en tentant de régler les cas les plus alambiqués. Me Azzi a annoncé que » 80% des cas des enfants nés dans les maquis ont été traités « . Pour les travailleurs licenciés, l’orateur a laissé entendre que leurs cas, a été pris en charge » soit par indemnisation, soit par réinsertion dans leurs postes « . Il n’a pas manqué de souligner que les commissions de wilayas en charge d’appliquer les décrets présidentiels, » ont reçu entre 45 000 et 50 000 dossiers d’indemnisation « . Ceci en soulignant que les propriétaires de domiciles endommagés durant la lutte antiterroriste, se verront eux aussi, indemnisés.
Me Ben Abdellah du barreau d’Oran et président de l’association des droits des peuples pour la paix et la solidarité internationale, a rappelé dans son intervention, que la politique de réconciliation nationale » est un compromis entre le peuple algérien et ceux qui le combattent « . Ceci en précisant qu’il faut » aller au devant et laisser derrière le passé « .
M. Bensaïd, chef des GLD de Batna a, dans un franc-parler, insisté sur le rôle des GLD, qui, selon lui, » ont été les plus affectés par le terrorisme « . Il a en outre, interpellé les intellectuels et les représentants de la société civile sur la question de source de la violence islamiste qui ravage le pays. Selon lui, » les racines du terrorisme sont à chercher dans les combattants revenus d’Afghanistan « . Il a tenu à rendre hommage au peuple algérien qui, » contrairement à n’importe quel autre peuple « , a su dépasser la crise, et d’enchainer que la prolifération d’Al-Qaïda en Algérie » est tout bonnement factice « .
Quant à Mme Benhabyles, elle a d’emblée renvoyé la crise qu’a traversé le pays aux années 70/80 et » non pas à 1992 comme le prétendent les responsables du FIS « . Elle a, au passage, fustigé les Occidentaux et les…partis politiques algériens qui, selon elle, » compliquent la situation et exploitent les retombées de la crise « . Aux Occidentaux, qu’elle accuse presque de tout les maux, elle affirme que » ce sont eux justement qui ont alimenté l’islamisme en Algérie et ont soutenu, à leur tête l’ex-président socialiste, François Mitterrand, la décision anticonstitutionnelle d’agréer le FIS » et partant, l’instauration d’une République islamique en Algérie, sinon, renchérit-elle, » comment expliquer qu’avant 2001, la Grande-Bretagne débloquait annuellement 1 milliard US pour le financement des partis et associations islamistes à travers le monde ? « . Heureusement, a-t-elle poursuivi, que le 11 septembre 2001 a donné raison à l’Algérie qui est, depuis, » “constamment consultée et sollicitée pour son expérience acquise seule sur le terrain « , dans la lutte contre ce phénomène mondial.
Et à Me Azzi de reprendre la parole pour préciser que le délai attribué aux terroristes, pour déposer les armes, a expiré après six mois du plébiscite de la Charte et que la date butoir pour les cas d’indemnisation, de récupération des PV ainsi que les dépôts de plaintes, est fixée pour août prochain.
Yassine Mohellebi