L’an dernier, en effet, la Direction de l’environnement a procédé à des lâchers de singes magot, dans le cadre du repeuplement du Djurdjura.
Or, d’après les villageois, “ces bêtes ont été déposées, durant la nuit, non en pleine montagne mais beaucoup plus bas, au niveau de la rivière appelée Assif Ath Lounis et les singes ayant trouvé leur nourriture dans les parages ne les ont plus quittés”.
“Nous les apercevons non loin du village, se déplaçant en groupes. A la faveur de la nuit, ils se rapprochent des habitations et saccagent les jardins potagers” nous confie un villageois.
D’ailleurs, ajoute-t-il, il ne se contentent pas de se nourrir, car une fois partis, ils ne laissent, derrière eux, que désolation. “Rien ne leur échappe, ils saccagent tout sur leur passage, les figuiers, les cerisiers et même les oliviers subissent la loi de cet animal que les citoyens d’Akbil côtoient quotidiennement sans arriver à accepter “ses frasques”. “Maintenant que la colonie est importante, nous avons peur qu’elle s’attaque aux habitations si la nourriture venait à lui manquer”, nous confie un autre citoyen.
L’an dernier, des réclamations ont été adressées à la direction du Parc national du Djurdjura pour dénoncer cette situation. La réponse est loin de satisfaire les concernés. Il est, en effet, demandé aux citoyens victimes des agissements du singe magot “de se rapprocher du service de la réglementation de l’APC d’Akbil pour retirer des fiches de déclaration des dégâts causés par le singe magot”. Les services de la wilaya saisiront par la suite le ministère de tutelle qui prendra éventuellement des mesures appropriées.
Par ailleurs, la lettre émanant du directeur de Parc national du Djurdjura, datée du 29 juin 2006, informe les villageois que plusieurs actions, sont envisagées d’un commun accord avec la Conservation des forêts de Tizi Ouzou.
Des plantations fruitières en dédommagement pour les propriétaires de vergers endommagés ainsi que la réalisation en parallèle, de vergers de diversion, sont les principales solutions préconisées. “Une procédure trop longue dont l’issue n’est pas assurée”, affirment nos interlocuteurs qui attendent déjà, depuis plus d’une année.
Notons que la lettre du directeur du parc met en garde contre toute élimination des singes par les armes et rappelle que “le décret n°83/509 du 20/08/1983 stipule que toute destruction d’animaux protégés est une entorse à la réglementation”. “Allons-nous nous laisser agresser sans broncher ou devons-nous nous défendre” ? Les autorités tout en préservant l’environnement devraient prendre en ligne de compte, les désagréments qui peuvent en découler.
Les habitants reconnaissent que l’initiative de repeuplement des montagnes par des animaux, tels les singes ou les bouquetins, est louable mais ils n’acceptent pas de subir des agressions ni changer leurs habitudes, comme le dit ironiquement, un paysan de la région, “pour faire plaisir aux singes”.
Nacer B.