Une conférence-débat ayant pour thème « Lutte contre la drogue et les réseaux d’alimentation et de distribution « , a été organisée conjointement par le Centre de presse El Moudjahid et l’Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la Jeunesse(ONASJ), présidée par Abdelkrim Abidat. Celui-ci a dévoilé les grands contours de la toxicomanie, allant des facteurs qui incitent les jeunes à fréquenter ce milieu, et de les prévenir. Dans une mini-projection, l’orateur a exhibé la stratégie nationale de prévention contre ce fléau. Les étapes de cette stratégie sont aux nombre de huit : il faut définir les causes qui poussent le jeune à s’investir dans ce domaine, une assistance éducative en direction des parents, des actions préventives dans les milieux scolaires et dans les quartiers et l’encadrement de ces derniers par des clubs de prévention » sauver un jeune par un jeune « , mettre des lignes vertes et enfin, actionner un partenariat avec les services de sécurité (DGSN et Gendarmerie nationale) ainsi que les associations. Ce plan d’action entrera en vigueur, d’après M. Abidat, dès la prochaine rentrée sociale.
En outre, l’orateur a affirmé que sur 450 lycéens interrogés, 20 % d’entre-eux ont reconnu avoir pris des drogues à côté du lycée, 20% dans leur quartier, 40% se droguent occasionnellement et 14% disent en consommer régulièrement. Parlant toujours de la prévention, le conférencier a jugé que » tant qu’il y a un consommateur, il y aura un dealer « , une manière de dire que la prévention est le meilleur outil en vue de parvenir à sauver cette frange de ce fléau. Il a annoncé qu’en plus du centre de prévention de Mohammedia, un » psycho-bus » acquis récemment, se déplace dans les quartiers afin de sensibiliser les jeunes et leur faire prendre conscience » au lieu que les jeunes viennent chez nous, nous allons chez eux ! « , martèle-t-il, avant de mettre en avant la nécessité de multiplier les centres de proximité.
Par ailleurs, et dans un cadre purement préventif, le conférencier n’a pas omis de poser avec acuité la notion de démission parentale, pour dire tout le mal que cette donne engendre quant à l’usage des drogues. Car, a-t-il tenu à souligner, la communication au niveau des parents suffit parfois aux jeunes pour mesurer la gravité de ce fléau. D’autre part et afin de mesurer l’incommensurable danger que ces drogues, douces ou dures, engendrent dans les milieux scolaires et dans les quartiers, Abidat, comme dans une parabole significative à plus d’un titre, cite l’état pathologique des consommateurs en les décrivant comme des marginaux, délinquants et prêts à toutes les combines pour s’assurer leur dose quotidienne.
Cependant, le conférencier qui a concentré toute son intervention sur le volet strictement préventif, n’a cependant pas proposé de solutions et de plans de lutte effectifs de ce fléau contre les réseaux d’alimentation et de distribution, un chapitre qui devait être le thème de la conférence et ce malgré que ce point ait été soulevé en sus de la démission plus au moins effective des autorités.
Yassine Mohellebi
