“La Kabylie est ma source d’inspiration”

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Kaïssa Sehad s’inspire de Si Mohand ou Mhand et de Lounès Matoub pour écrire ses poèmes dans la langue de Molière. Des textes dits en français mais dont l’âme provient tout droit des montagnes du Djurdjura. Sa famille est originaire de Ait Bouaddou. Mais elle est née dans un petit village français : Saint Chamond (dans la Loire ). Dans ce hameau, dit-elle, elle a grandi au milieu de familles Kabyles venues de sa région natale : Ait Bouaddou. Bien qu’elle baragouine le berbère qu’elle comprend du reste parfaitement, elle ne cesse de répéter non sans fierté : «je suis kabyle». C’est donc sans surprise qu’une fois arrivée en Kabylie au début de cette semaine, le premier endroit qu’elle avait hâte de visiter est Taourirt Moussa. Comme la majorité des Kabyles de France, elle vénère le poète Matoub Lounès. Dans son recueil de poésie qui sort très bientôt dans une maison d’édition française, elle évoque le Rebelle et d’autres sujets. Pour elle, Matoub est un thème. Elle dit, quand nous l’interrogeons sur quoi elle écrit : “Je parle de Matoub, de la joie, de la tristesse, des problèmes des cités”. Et d’ajouter : “Mes poètes préférés sont Si Mohand u Mohand parce que c’est un poète dont les textes resteront à jamais immortels, Jean Amrouche pour son ouverture d’esprit et bien sûr l’inoubliable Matoub Lounès pour ses poèmes engagés. Je viens tout juste d’achever mon travail, je vais publier très bientôt mon livre en France et en Algérie. Tous mes textes sont écrits en français mais je lance un appel aux traducteurs en langue kabyle pour faire traduire et sortir mon ouvrage en kabyle. Dans mon manuscrit, j’ai écrit des poèmes sur le grand Matoub Lounès. D’ailleurs, j’étais ravie d’apprendre qu’il y a un film qui est sorti sur lui et j’en profite pour féliciter l’auteur de cette réalisation”. Kaïssa Sehad a animé plusieurs récitals poétiques en France. Le 18 novembre 2006, elle a récité ses poèmes lors de l’inauguration de l’esplanade Matoub Lounes à Chasse sur Rhône. «Le 21 janvier 07, à l’occasion du Nouvel An berbère «Yennayer», j’ai récité mes poèmes au concert de Mohamed Allaoua, et ses amis artistes Mourad Guerbas, Alilou, Célina, Nouredine Debiane et Boualem Kara à la Bourse du travail à Lyon. Le 08 mars 07, j’étais invitée pour la Journée de la femme par l’adjointe au maire de Lyon, Madame Sabiha Ahmine, pour réciter mes poèmes à la mairie du grand Lyon. J’ai été conviée à réciter mes poèmes au Printemps des Poètes devant un petit public d’écrivains à Lyon. J’ai également participé au Printemps berbère en animant un récital au concert du grand chanteur Takfarinas à la Bourse du travail à Lyon», résume la poétesse. Notre interlocutrice, qui a rendu visite au siège de la Dépêche de Kabylie à Tizi Ouzou, précise qu’elle participe régulièrement à l’animation poétique de la Radio Canut (Emission berbère sans frontières) animée par le président de l’association Tagmats de Lyon, Dalil Makhloufi et Ali Belkadi. “Je remercie beaucoup la Dépêche de Kabylie pour son attachement à sa région ; je suis heureuse de vous rendre visite lors de mon séjour en Kabylie. Je remercie également l’association Tagmats à Chasse sur Rhône dont je suis membre pour son aide”, Conclut-elle.

Une fois à Taourirt Moussa, qu’elle visite pour la première fois, toute émue, elle se recueille sur la tombe de Matoub, observe le véhicule criblé de balles du poète et accable Malika Matoub de questions. Elle demande à la sœur du barde flingué : “Le fait d’être la sœur de Lounès, est-ce plus une fierté ou bien une souffrance pour toi ?”.

Aomar Mohellebi

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